Eureden (29) vise 20 % de femmes dans les élus de la coopérative en 2025
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La place des femmes dans les instances dirigeantes des coopératives est de plus en plus au cœur des réflexions. Eureden s’est fixé un objectif chiffré et souhaite qu’au moins 20 % de ses élus soient des femmes, contre 10 % actuellement. Explications avec Stéphanie Haute, responsable de la vie coopérative chez Eureden.
Référence agro : Eureden affiche son souhait d’intégrer davantage de femmes dans la gouvernance de la coopérative. Où en êtes-vous ?
Stéphanie Haute : La coopérative Eureden, issue de la fusion entre Triskalia et la Cecab, est jeune. Du coup, le sujet de la féminisation de la gouvernance a tout de suite fait partie de nos priorités. C’est une réelle conviction du président et du conseil d’administration. Aujourd’hui, sur 400 élus, seulement 10 % sont des femmes. Quant au conseil d’administration, il en dénombre trois sur 28 membres. Parce que nous sommes convaincus que la mixité permet de diversifier les modes de pensée, nous avons fixé un objectif : atteindre 15 % de femmes élues en 2023 et 20 % en 2025. Cette trajectoire est logique car de plus en plus de femmes sont aux manettes des exploitations, seules ou avec leur conjoint, et doivent donc être représentées.
R.A. : Comment y arriver ?
S.H. : Un groupe de travail sur la mixité, nommé Par’celles, a été constitué pour voir comment nous pouvions intégrer davantage de femmes au sein de nos conseils spécialisés et territoriaux ainsi que dans le conseil d’administration. Les femmes ont trois journées en une et le temps est le principal frein à leur engagement. Nous voyons avec elles leur disponibilité pour se consacrer à la vie de la coopérative en fonction notamment de leur situation familiale et professionnelle. Parmi les leviers : nous évitons de mettre les réunions le mercredi et nous travaillons sur des solutions de garde. La répartition des tâches évolue avec les nouvelles générations, la volonté de l’engagement également. Les femmes ont l’envie de donner leur voix de la même manière que les hommes. Nous devons également, en parallèle, faire bouger les mentalités. C’est un travail de longue haleine, il faut trouver le bon message.
R.A. : Faut-il imposer un pourcentage de femmes par la loi ?
S.H. : Contrairement à d’autres organismes, les coopératives n’ont pas de contraintes réglementaires en la matière et je pense qu’il ne faudrait pas y arriver. Chez Eureden, nous préférons parler de mixité car si on amène l’idée qu’il faut des femmes pour mettre des femmes, cela ne marchera pas. À nous de progresser sur ce sujet de société de manière volontaire, pour ne pas être contraint à l’avenir. »