Florent Dupeuble, Duransia, « tendre vers 100 % de nos productions sous contrat »
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Duransia, qui contractualise déjà plus de 50 % de ses volumes sous contrat souhaite poursuivre dans cette voie pour, notamment, valoriser au mieux les productions de ses adhérents. Parmi les filières à l’étude : le développement des légumes secs, le blé dur, le soja et l’orge de brasserie.
Arrivé en juillet 2022 comme directeur opérationnel agricole de Duransia Florent Dupeuble a pour mission d’adapter l’offre de la coopérative pour répondre aux enjeux économiques et climatiques de l’agriculture régionale ». Comment ? « En nouant notamment de nouveaux partenariats et en développant les filières sous contrat ».
Recréer du lien avec les consommateurs, localement
Parmi les premiers dossiers déjà engagés depuis la fusion en juin 2022 entre GPS et Alpesud : réorganiser le pôle semences et l’activité légumes secs, tant au niveau des équipes que de l’opérationnel. « Aujourd’hui, le pôle légumes secs est affilié au pôle semences pour optimiser notre outil industriel et avoir une vision plus large de chaque production : du semis à sa commercialisation, explique-t-il. La coopérative suit actuellement une vingtaine de cultures sous contrat et prévoit d’en développer de nouvelles sur le blé dur, le soja dédié à l’alimentation animale ou la malterie, via des projets régionaux. Plusieurs de ces dossiers sont déjà bien avancés. » Pour Duransia, l’enjeu est clair : valoriser localement les productions de ses adhérents. « Nous le faisons déjà via les boulangeries Lou Pan d’Ici pour le blé tendre, ainsi que pour les légumes secs au travers de notre marque « Fermiers de Provence ». Nos adhérents sont vraiment à l’écoute de tels projet car cela leur offre de nouveaux débouchés, rémunérateurs. Cela permet aussi de se déconnecter des marchés mondiaux et donc, d’être moins sujet à la volatilité des cours. Ces productions ont du sens et permettent de recréer du lien avec les consommateurs, à l’échelle du territoire. »
Structurer toutes ces démarches
Pour Duransia, l’objectif est de tendre vers le 100 % sous contrat. « Mais ce n’est pas une fin en soi. Aujourd’hui, plus de 50 % de la collecte l’est, confie-t-il. Le bio représente près de 10 % de ces volumes. Le risque, c’est de se perdre dans les multiples cahiers des charges des partenaires : d’où la nécessité de structurer toutes ces démarches. » Depuis la fusion, le service qualité a été renforcé avec désormais, deux personnes à plein temps.
Consolider la rentabilité de l’usine de semences de Manosque
Autre évolution notable au sein de la coopérative : l’adaptation de l’usine de semences de Manosque aux attentes du marché. « La demande en blé dur diminuant, nous avons ouvert le site à d’autres cultures comme les lentilles ou le soja, poursuit-il. L’usine a une capacité de production de semences de 4000 à 5000 tonnes par an, tant en bio qu’en conventionnel. Alors que les ventes de semences certifiées s’érodent, l’heure est à la consolidation de l’outil pour asseoir sa rentabilité. »
Duransia, c’est 60 M€ de chiffre d’affaires, pour une collecte de 30 000 tonnes.