François Berson, directeur collecte Soufflet, « Des pénuries de butane et de propane dans certains séchoirs »

« Nous sommes dans la récolte du maïs, celle de tournesol est presque terminée, et nous avons pour certains secteurs des problèmes de séchoirs, a expliqué François Berson, directeur collecte Soufflet, à Référence-agro. Pour nos séchoirs alimentés en gaz de ville, nous ne rencontrons pas de soucis autre que la hausse des prix, mais pour ceux alimentés en propane ou en butane, qui représentent 40 % de nos sites, nous faisons face à des pénuries qui entraînent des arrêts temporaires. »

L’association générale des producteurs de maïs (AGPM) a justement alerté, dans un communiqué du 27 octobre sur de possibles ruptures de livraison, rappelant que lorsque les conditions climatiques sont réunies et que le maïs est mûr, la récolte ne peut pas attendre.

Des récoltes satisfaisantes mais des besoins de séchage importants

Les OS sont contraints de ralentir la récolte pour pouvoir gérer les flux, d’autant que cette année, les besoins en séchage sont importants car les rendements sont bons. « Pour le tournesol, nous avons atteint notre record historique : 125 000 tonnes, indique François Berson. Mais nous devons également procéder à beaucoup plus de séchage : 90 % des volumes, contre 50 % habituellement. » Une tendance qui s’observe également pour la récolte de maïs, réalisée à 70 % environ, et dont les rendements moyens devraient dépasser les 100 quintaux/ha. « Les agriculteurs sont pressés de récolter pour pouvoir semer, mais nous faisons aussi face à des problèmes logistiques : il y a de moins en moins de camions. Nous observons depuis plusieurs années ce phénomène, mais c’est la première fois que nous avons vraiment des difficultés à trouver des transporteurs. » Un problème général, qui touche tous les secteurs économiques.

Engrais azoté : les distributeurs sur le pont

Du côté du blé, les poids spécifiques (PS) ont été hétérogènes ce qui a entraîné un temps de latence entre la moisson et le calage du marché. Les flux logistiques ont été perturbés.

« Habituellement 90 % de la récolte présente un PS supérieur à 76. Cette année seuls 40 % dépassaient cette valeur, explique le directeur collecte de Soufflet Agriculture. Trouver de nouveaux débouchés et négocier avec les industriels a pris du temps, ce qui n’a pas permis de dégager des volumes suffisants. Aujourd’hui, les silos sont pleins, les flux s’organisent. Normalement, dans un mois, le problème sera résolu. L’organisation de Soufflet Agriculture et la mobilisation des équipes a permis de gérer au mieux ces difficultés dues aux conditions météorologiques. »

Enfin, la préoccupation majeure des OS est la disponibilité en engrais azoté. « L’azote est l’élément principal du rendement, mais aussi de la protéine, rappelle François Berson. Nos clients agriculteurs mettent tout en œuvre pour atteindre les niveaux requis par le marché et pour obtenir de bons rendements. »