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Gemei Aochi, GT Partners, « Volatilité des prix : différencier contrôle du risque et prise de risque »

Le | Cooperatives-negoces

La forte volatilité des prix de l’énergie et des matières premières agricoles incite les entreprises à repenser leur gestion du risque. Gemei Aochi, présidente de GT Partners, accompagne les coopératives et industriels à bâtir leur propre stratégie. Sécuriser ? Optimiser ? Elle nous explique l’enjeu de se poser, en amont, les bonnes questions.

Gemei Aochi, GT Partners, « Volatilité des prix : différencier contrôle du risque et prise de risque »
Gemei Aochi, GT Partners, « Volatilité des prix : différencier contrôle du risque et prise de risque »

Spécialiste de la gestion de risque de prix pour les matières premières agricoles, Gemei Aochi a créé son entreprise en 2017. Les clients de GT Partners ? « Des coopératives, des industriels de l’agro-alimentaire, de la grande distribution… qui souhaitent bâtir, au sein de leur entreprise, un cadre de gestion du risque de prix, explique-t-elle. Une volonté amplifiée depuis quelques mois, dans un contexte de forte volatilité des prix, tant de l’énergie que des matières premières agricoles. Je m’aperçois que la notion « risque prix » n’est pas toujours bien appréhendée. »

Prioriser la gestion des risques identifiés

« Tout commence par une analyse des facteurs de risques identifiés et par une mesure de leur impact sur les marges, précise-t-elle. Parmi les questions à se poser : mes contrats de vente sont-ils indexés au marché ou actés en prix ferme ? Suis-je capable de répercuter cette volatilité à mes clients de l’aval ? Selon la stratégie de l’entreprise - et l’appétence de la gouvernance pour le risque - un même événement n’aura pas le même impact. » Une fois les risques identifiés, vient ensuite la priorisation de leur gestion et le calibrage des limites de cette gestion. « Des outils, comme ceux du marché à terme, sont là pour gérer en partie le risque, poursuit Gemei Aochi. Mais aujourd’hui, force est de constater qu’il est compliqué de rester uniquement sur une approche de sécurisation. En matière de volatilité des prix, différencier contrôle du risque et prise de risque reste indispensable. »

Calculer des marges « dynamiques »

Pour Gemei Aochi, « gestion du risque et gestion des marges sont étroitement liées ». D’où l’importance, pour sécuriser les résultats de l’entreprise, de calculer des marges dynamiques qui, précisément, tiennent compte de la volatilité des prix. Une prudence nécessaire pour garantir la pérennité de l’entreprise, quelle que soit l’évolution du marché. « Le risque vient souvent du fait de ne pas savoir ce que l’on fait », estime-t-elle. Autre point capital selon la consultante : « rendre transparentes et exhaustives les informations commerciales qui circulent au sein de l’entreprise. Chaque contrat réalisé par un commercial doit être instantanément saisi et intégré au système de gestion. » La politique de gestion du risque doit quant à elle être validée par le Comex et le conseil d’administration, mais partagée avec les directions commerciales et financières. »