Gouvernance : à quand la sortie de crise chez Tereos ?
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Depuis cet été, le groupe Tereos traverse une double crise : économique, comme tout le secteur sucrier européen, mais surtout de gouvernance. A l’origine du conflit : la démission de 70 conseillers de la coopérative en juillet pour exprimer leur désaccord concernant la gouvernant défaillante et les résultats de gestion de la coopérative. Trois d’entre eux, Gérard Clay, Gilles Bollé et Xavier Laude, ex-membres du conseil de surveillance de la coopérative, avaient même été par la suite exclus de la coopérative. S’en est suivie une montée en puissance des tensions ainsi que plusieurs échecs de négociation.
Etude de la pétition avec l’ACDT
Le 21 décembre, le conseil de surveillance de Tereos a toutefois annoncé qu’il acceptait de procéder à un contrôle « contradictoire » de la pétition lancée par l’association de défense des coopérateurs de Tereos (ACDT). Regroupant près de 2 500 signatures de planteurs, elle avait été remise en novembre à Henri Nallet, président du HCCA (Haut-conseil de la coopération agricole). Le texte réclamait à l’origine « la convocation immédiate des assemblées de section et d’une assemblée générale de Tereos SCA ». Trois assemblées de sections sur les secteurs géographiques des frondeurs ont été organisées début décembre, satisfaisant le conseil de surveillance de Tereos comme l’ACDT. Pour ce qui est de la tenue d’une Assemblée générale, les statuts de la coopérative l’autorisent, à la condition qu’au moins 20 % des associés coopérateurs le demandent de façon valide. C’est pourquoi Tereos souhaite vérifier la pétition « en ses locaux en présence de l’ADCT et d’huissiers », précise la coopérative dans un communiqué. Si la pétition se retrouve valide, l’Assemblée pourra se tenir à partir de mars, alors même que l’assemblée générale ordinaire annuelle de Tereos est prévue en juin.
Un appel sur la sellette
Dans le même temps, le tribunal de Grande instance de Saint-Quentin a, le 20 décembre, suspendu en référé l’exclusion du 9 août des trois coopérateurs par le conseil de surveillance. Tereos a annoncé faire appel de cette décision « qui ne porte pas sur le fond et donc sur le bien-fondé des décisions d’exclusion ». Mais précise dans un communiqué, que « dans un esprit d’apaisement, cet appel sera retiré s’il est constaté que la pétition est valide et qu’elle respecte ses statuts ».