Référence agro

Grains humides ou germés ? Pas d’inquiétude selon les trieurs à façon

Le | Cooperatives-negoces

Dans certaines régions, la fin des moissons a été perturbée par le retour des pluies avec à la clé, parfois, une dégradation de la qualité. Pour le Staff, pas d’inquiétude pour la production de semences de ferme ! Il faut distinguer qualité meunière et qualité semencière précise le syndicat.

Grains humides ou germés ? Pas d’inquiétude selon les trieurs à façon
Grains humides ou germés ? Pas d’inquiétude selon les trieurs à façon

« Si la pluie pénalise l’indice de chute de Hagberg et la valeur boulangère d’un blé, elle n’altère pas de la même façon la qualité germinative des grains », rappelle Richard Meunier, technicien conseil chez EAT Conseil. Jusqu’à 18 % de taux d’humidité, il n’existe, selon lui, aucun risque d’altération de la levée du futur semis. Un fait qu’a souhaité rappeler le Staff, le syndicat des trieurs à façon, dans une note parue le 18 août alors que les conditions climatiques de début août ont pu, localement, pénaliser la qualité des récoltes les plus tardives. Et de préciser que, « cette année, seuls les secteurs côtiers du quart Nord-Ouest de la façade maritime sont affectés, sur 5 à 50 km à l’intérieur des terres ».

Différencier valeur marchande et valeur semencière des semences

« On peut comprendre que le doute s’empare de nos clients, constate Franck Le Pocréau, trieur en Bretagne. Mais il ne faut pas confondre valeur marchande et valeur semencière. » Et Sylvain Ducroquet, trieur dans les Hauts-de-France et vice-président de l’association européenne des trieurs de semence (EMSA), de préciser : « Nos collègues de l’Europe du Nord le savent bien. Que ce soit au Danemark ou en Grande-Bretagne, les blés germés sont bien plus fréquents qu’en France et cela ne les empêche pas de faire leurs semences de ferme ». Il ajoute même que « les agriculteurs peuvent faire des semences de ferme les yeux fermés avec des grains prégermés ».

Se poser les bonnes questions

Toutefois, le communiqué précise, que dans le cas où le germe a percé l’enveloppe du grain, l’agriculteur devra se poser plusieurs questions :

  • Quel est le stade de développement du germe ? Une fois que les radicelles apparaissent, il est trop tard. Le blé ne se conservera pas, il dépérira avant le semis. Mais si le germe ne possède que quelques millimètres, ses facultés germinatives seront conservées jusqu’au semis : il reprendra alors son développement en terre.
  • Avec quelle proportion de blé trop germé peut-on faire de la semence ? Arvalis rappelle que la valeur de référence du taux de germination des semences est de 95 % mais qu’une valeur dégradée de 85 % est tolérée pour les céréales, à condition que cette moindre performance soit indiquée sur les sacs par une étiquette bleue pour permettre à l’agriculteur de corriger la densité de semis.

Le Staff mentionne également l’importance des outils utilisés. La méthode « du triage sévère », appliquée par bon nombre des professionnels, permet de retirer au moins 50 % des grains indésirables.