Le Staff s’adapte à l’évolution des pratiques culturales
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À l’occasion d’un déplacement dans l’Orne, le 18 octobre, le Staff a confirmé la bonne dynamique des semences de ferme et les efforts mis en oeuvre pour accompagner le déploiement du bio et de l’ACS, grâce à l’amélioration des machines. Un créneau que ne devrait pas investir les OS qui se tourneraient même de plus en plus vers une externalisation des activités de triage.
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Le tri opéré sur l’exploitation de Nicolas Perrier, le 18 octobre, concernait un lot de triticale, seigle et féverole. [/caption]
Si le bio ne représente que de 3 à 5 % de l’activité du Syndicat national des trieurs à façon de France, Staff, l’organisation affiche sa mobilisation sur le sujet. Mais pas uniquement. « Nous accompagnons une transition qui est en train de se faire, et dont le bio n’est que la partie symbolique », précise Sylvain Ducroquet, le président du Staff, le 18 octobre. La journée était dédiée au sujet des semences de ferme en agriculture biologique, sur une exploitation située à Saint Aubin de Bonneval, dans l’Orne. La progression de l’ACS, des mélanges variétaux ou encore le recul du recours aux intrants de synthèse sont également cités. Des pratiques culturales pour lesquelles les demandes de triage augmentent, mais aux besoins très spécifiques. « La vraie problématique du bio est de nettoyer et séparer les semences, poursuit Sylvain Ducroquet. L’intérêt de notre métier est d’amener des outils industriels dans les fermes, pour rendre autonomes les exploitants, face à des semences certifiées dont le prix augmente. »
70 % des demandes satisfaites
Difficile, néanmoins, de satisfaire toutes les demandes. « Nous répondons quand même à près de 70 % d’entre elles », indique Sylvain Ducroquet, qui insiste sur la progression des volumes, d’année en année. La révolution technologique en cours dans le secteur du machinisme ouvre de nouvelles possibilités. Des innovations qui se répercutent sur les coûts. Si un triage classique coûte en moyenne 80 €/t, celui proposé, pour les cultures bio ou ACS, plus technique, avoisine les 160 €/t, voire 250 €/t lors d’un recours à un trieur optique. Sylvain Ducroquet a d’ailleurs, avec cinq autres trieurs, investi dans un tel outil.
Les OS ne souhaitent pas investir ce créneau
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La station mobile, appartenant à l’entreprise SCS Hoste, dispose d’un trieur alvéolaire, permettant de séparer les graines longues et rondes.[/caption]
Des surcoûts qui ne sont pas étrangers à l’absence des OS sur ce marché du triage en agriculture biologique. « Une telle machine coûte entre 300 000 et 400 000 € et nécessite, en plus, du personnel formé : les distributeurs ne veulent pas s’équiper. Ils proposent la prestation mais font appel à des entreprises extérieures pour la réaliser, explique le président du Staff. De même, si certains négoces, à l’image de Carré, disposent de stations mobiles, ces dernières ne s’attaquent pas au bio.
Si pour le triage classique, les coopératives et négoces sont davantage équipés, Sylvain Ducroquet note néanmoins une tendance à l’externalisation de ces pratiques. Il cite ainsi l’exemple du trieur à façon ABCDE, spécialisé dans le triage à la ferme de semences de ferme, opérant sur une diagonale nord/est - sud/ouest en France et qui travaille à 80 % pour des coopératives et négoces. « Nous sommes à l’aube d’une nouvelle phase en matière de triage, prévoit Sylvain Ducroquet. Le problème de personnel chez les distributeurs va pousser vers cette externalisation : nous nous positionnons donc comme des partenaires de ces entreprises. »
Les semences de ferme confirment leur avance
Avec 55 % du marché à leur actif, les semences de fermes sont devenues majoritaires depuis plusieurs années, face aux semences certifiées. Des réunions, initiées mi-octobre au sein de l’interprofession Semae, doivent permettre d’aboutir à l’élaboration d’une méthode de calcul plus précise sur la répartition entre semences de ferme et certifiées.