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La Cooperl (22) décarbone sa logistique avec un procédé innovant

Le | Cooperatives-negoces

La Cooperl met au point un biocarburant issu des résidus d’eaux grasses de son abattoir. Il devrait alimenter en 2025 la flotte de camions de la structure, pour décarboner son activité, et pourrait même devenir une activité de vente la coopérative bretonne.

Le projet pilote, qui se situe sur le siège de Lamballe, dispose d’une capacité de production de 50  - © D.R.
Le projet pilote, qui se situe sur le siège de Lamballe, dispose d’une capacité de production de 50 - © D.R.

Depuis dix ans , la Cooperl tente de mettre au point un procédé de fabrication de biocarburant à partir des graisses de flottation, soient des résidus des eaux grasses de son abattoir. Le projet avance dans le bon sens. « Il vient de passer en phase pilote afin de valider la faisabilité industrielle de décarboner la coopérative sur le volet de la mobilité », indique Anne-Julie Plouvier, responsable communication et marketing de Cooperl environnement.

Un procédé unique

Le biocarburant produit est totalement substituable au gasoil. « Nous sommes les seuls à le faire », précise-t-elle. La coopérative bretonne a réalisé, depuis 18 mois, un premier test sur un camion et trois voitures, et les résultats sont concluants.

Le projet pilote, qui se situe sur le siège de Lamballe, disposera d’une capacité de production de 50 000 litres  par an. Si les résultats sont toujours concluants, la Cooperl prévoit la création d’une unité produisant vingt millions de litres par an, dont la première pierre pourrait être posée fin 2023.

20 millions de litres par an

Le biocarburant sera utilisé pour alimenter les 250 camions de la coopérative, dont les besoins s’élèvent à sept millions de litre de gasoil. « Nous allons faire d’autres tests, notamment sur la compatibilité avec d’autres moteurs, explique Anne-Julie Plouvier. Nous voudrions aussi le proposer à nos adhérents et pourquoi pas avoir une activité de vente. »

La réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport à un gasoil conventionnel atteint les 80 %.

Une fiscalité identique aux biocarburants

Quid du coût ? « Nous n’avons pas encore de chiffres précis car la fiscalité est complexe, reconnaît-elle. Cela coûte plus cher à produire qu’un gasoil conventionnel car nous partons d’une matière première très sale. Même si cela n’a pas été simple, nous avons toutefois réussi à obtenir la même fiscalité que pour les autres biocarburants. »