La pluie est arrivée à temps pour les colzas
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Alors que les pluies ont fait leur retour sur la quasi-totalité du territoire, les prévisions pour le colza évoluent. Les intentions de semis, prévues en hausse de 10 à 15 % par rapport à l’an passé, devraient être respectées. Sur ce point, les avis divergent toutefois. Unanimité en revanche sur l’hétérogénéité des parcelles : gare aux altises et à la pression des adventices.
Difficile de dresser une situation claire des emblavements de colza au 8 septembre. Alors que les prévisions tablaient sur une hausse des surfaces de 10 à 15 %, soit 1,3 à 1,4 Mha, aujourd’hui, tout n’est pas semé. Sur le terrain, les avis divergent quelque peu quant aux surfaces réellement emblavées. Pour Laurent Jung, chargé de communication chez Terres Inovia, « toutes les intentions de semis ne seront pas concrétisées. Certains agriculteurs ont décidé de réduire leurs surfaces, faute de pluie, tandis que d’autres ont déjà mis une croix sur cette culture pour cette année, préférant le tournesol, les céréales ou le pois. » Pourtant, des semis autour du 15 septembre sont tout à fait envisageables. Les prix porteurs du marché poussent d’ailleurs certains agriculteurs à attendre le bon moment, quitte à prendre un peu plus de risque.
Les semenciers, relativement confiants
Arnaud Nogues, chef marché colza chez KWS, se veut plus confiant. « Même si les chantiers ont pris du retard, toutes les intensions de semis devraient être actées. » Même son de cloche du côté de Limagrain Europe où François Jansseune, chef produit colza, table sur « un taux de réalisation des semis entre 95 et 100 %. Le taux de retour de semences devrait être compris entre 15 et 17 %, soit un taux conforme aux autres années. »
Des stades très hétérogènes
En revanche, tous sont unanimes : les parcelles affichent des stades bien différents selon la pluviométrie reçue. Si le retour des pluies devrait faciliter la levée des semis les plus récents, les parcelles les plus avancées affichent déjà 5 à 6 feuilles. « À surveiller dès à présent, les altises dont les vols arrivent en général autour du 20-25 septembre, précise Arnaud Nogues. Certaines plantes ne seront pas assez robustes pour résister. » La dérogation obtenue pour le cyantraniliprole reste une bonne nouvelle pour la filière, notamment dans les zones où les pyréthrinoïdes font de la résistance.
De nombreuses repousses de céréales à gérer
L’autre point de vigilance est la gestion des adventices. « La récolte précoce des céréales et la rareté des pluies estivales n’ont pas permis de réaliser de faux semis, explique Laurent Jung. Résultat : les repousses de céréales sont nombreuses et lèvent en même temps que les colzas. À partir de 5 à 10 repousses/m² une intervention spécifique est nécessaire pour permettre une bonne installation des colzas. »
Des contrats de multiplication, revalorisés
Les semenciers reconnaissent leur difficulté cette année pour trouver le nombre d’agriculteurs multiplicateurs suffisant. « Les négociations ont été plus difficiles, admet François Jansseune. Cela a pris un peu plus de temps mais nous y sommes arrivés. Au vu des prix du marché, les contrats ont évidemment été revalorisés. »