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La Scael, en quête de débouchés pour ses blés HVE 

Le | Cooperatives-negoces

Promouvoir la HVE et accompagner les agriculteurs dans cette démarche, telle est la mission que s’est donnée l’association régionale Beauce Val de Loire, créée fin 2019. La Scael est l’un des treize partenaires. Lionel Gibier, directeur du pôle agricole, dresse un premier bilan de cette démarche au sein de la coopérative.

AG - © D.R.
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À l’initiative de La Ferme des Arches, treize acteurs de la région Centre Val de Loire (1) ont créé, fin 2019, l’association régionale Beauce Val de Loire pour déployer la haute valeur environnementale. « Le passage à la HVE engendre un coût supplémentaire pour nos exploitations notamment dans le changement de pratiques. Il faut arriver à valoriser ces produits pour générer une rentabilité sur nos fermes », indique Charles Perdereau, responsable des chantiers agricoles à la Ferme des Arches. Or, cette valorisation n’est pas encore systématique.

La Scael, en quête de débouchés pour ses blés HVE  - © D.R.
La Scael, en quête de débouchés pour ses blés HVE  - © D.R.

Pommes de terre, oignons… peu de céréales

Partenaire de l’association, la Scael a mis en place des contrats HVE. « La HVE est, pour l’heure, plutôt destinée aux exploitations qui produisent des cultures industrielles (pommes de terre, oignons…). Nous avons très peu ou pas de débouchés sur des productions classiques telles que les céréales ou le colza », reconnait Lionel Gibier, directeur du pôle agricole Scael. La raison ? « Nous avons déjà un bon nombre de certifications en blé : CRC, agriculture raisonnée, Label rouge… La HVE n’est pas encore demandée par nos meuniers. Cela signifie que, pour l’instant, un blé HVE est vendu au même prix qu’un blé conventionnel », assure-t-il, en précisant que la Scael travaille sur l’aspect communication pour identifier de nouveaux débouchés.

Près de 30 exploitations certifiées à la Scael

La valorisation, au travers d’une prime, est possible pour des cultures industrielles mais plus complexes pour des céréales. « À la Scael, nous avons dédié une personne sur le sujet HVE. Les premiers intéressés sont nos adhérents, producteurs de cultures industrielles, mais qui produisent en général, également des céréales. Quand on passe à la HVE, c’est toute l’exploitation qui est certifiée », poursuit-il, en ajoutant que 25 exploitations sont en projet de certification et cinq le sont déjà au sein de la coopérative.

Lionel Gibier rappelle aussi que le passage à la HVE permet d’être dispensé de conseil stratégique. Dans le cadre de la séparation de la vente et du conseil, l’agriculteur est tenu de réaliser deux conseils stratégiques tous les cinq ans. « L’audit du conseil a un coût. Cela peut peser dans la balance, comme le fait aussi de bénéficier d’un crédit d’impôt pour les exploitations certifiées de niveau 3. Nous essayons de motiver nos adhérents à se tourner vers une démarche éco-responsable », indique-t-il.

Le site du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation a recensé 8 218 exploitations françaises certifiées HVE au 1er juillet 2020. Pour rappel, la HVE est fondée sur quatre thématiques : la préservation de la biodiversité ; la stratégie phytosanitaire ; la gestion de la fertilisation et la gestion de l’irrigation.

(1) Ferme des Arches, Beauce Champagne Oignon, Ferme de la Motte (ails, oignons et échalotes), Axéréal, Ets Pissier, Scael, le Naca, Téreos (Betteraves sucrières), les 3 Laboureurs, Massaferro (pommes de terre) , Chambre d’agriculture du Loiret, Idfel Val de Loire, l’association groupe Esa avec l’appui de Végépolys vallée et de l’association nationale pour le développement de la HVE et le soutien financier de la Région Centre Val de Loire et de fonds européens.