En région Centre, une association promeut la HVE

La Ferme des Arches, une organisation de 50 producteurs d’ail, d’oignon et d’échalote d’Eure-et-Loir et de la Drôme, voulait lancer une démarche d’agriculture plus respectueuse de l’environnement. « De la production à la commercialisation, nous maîtrisons toute la filière et le suivi de nos condiments, explique Jean-Luc Parou, le directeur de la Ferme. Ce qui nous anime, c’est la satisfaction du client. Et ces dernières années, les attentes des consommateurs évoluent vers davantage de prise en compte de l’environnement. Les enseignes de la grande distribution nous demandent du bio, du zéro résidus de pesticides et depuis peu, des produits étiquetés HVE. L’an passé, douze exploitations de notre organisation de producteurs ont décroché cette certification. Mais pour ces agriculteurs qui produisent également des grandes cultures, des betteraves, des pommes de terre ou des légumes de conserve, obtenir le niveau 3 de cette certification environnementale exige de vrais arbitrages techniques aux conséquences économiques non négligeables. Sans valorisation multi-filières, la certification de ces exploitations ne peut pas être pérenne ».

Proposer une offre diversifiée

D’où l’idée de créer une association pour réunir, autour d’une même table, tous les partenaires des différentes filières de production de la région pour accompagner les producteurs, communiquer d’une même voix et ainsi, trouver de nouveaux débouchés. « L’association régionale Beauce Val de Loire pour le développement de la haute valeur environnementale a été créée fin 2019, à peine un an après les premiers échanges, précise-t-il. Tout est allé très vite car chacun a compris l’intérêt de partager les compétences. L’enjeu est aussi de proposer à nos clients de l’aval une offre diversifiée. » Depuis, trois groupes de travail ont été créés : un groupe communication pour faire connaitre la démarche auprès des agriculteurs bien sûr mais aussi des transformateurs, des industriels, de tous les clients potentiels de l’aval ; un groupe « références et techniques » pour développer l’approche terrain, déployer des outils de suivi, mettre en place des essais ; et enfin, le groupe « marchés et valeur » pour développer un argumentaire commun crédible afin de cibler au mieux l’attente client et justifier l’exigence de valorisation.

Valoriser les efforts accomplis

Antoine Pissier, gérant des Ets Pissier dans le Loir-et-Cher, est membre de cette association. « Cela fait sens de raisonner à l’échelle de l’exploitation, même si, en grandes cultures, les contraintes sont beaucoup plus fortes, explique-t-il. Pour que cette dynamique prenne de l’ampleur, nous devons en parler, accompagner son développement. Il est important de mettre en avant ce que nous faisons de bien. 10 agriculteurs, clients de mon négoce, sont déjà certifiés. Nous n’en sommes qu’au tout début. L’enjeu est de structurer la démarche, pour donner une réelle plus-value économique à ces produits et ainsi, valoriser les efforts accomplis. Sans quoi cette dynamique risque de s’essouffler ».

(1) Ferme des Arches, Beauce Champagne Oignon, Ferme de la Motte (ails, oignons et échalotes), Axéréal, Ets Pissier, SCAEL, le NACA (grandes cultures), Téreos (Betteraves sucrières), les 3 Laboureurs, Massaferro (pommes de terre) , Chambre d’agriculture du Loiret, Idfel Val de Loire, l’association groupe Esa avec l’appui de Végépolys vallée et de l’association nationale pour le développement de la HVE et le soutien financier de la Région Centre Val de Loire et de fonds européens.