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« L’affichage environnemental, encore flou quelques mois avant son application », Benjamin Perdreau, LCA

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Où en est le futur affichage environnemental, et comment accompagner les coopératives sur ce dossier ? Benjamin Perdreau, directeur adjoint compétitivité et transition écologique de La Coopération agricole, estime qu’à quelques mois de l’aboutissement de la démarche, un certain flou plane encore.

Benjamin Perdreau, directeur adjoint compétitivité et transition écologique à LCA - © D.R.
Benjamin Perdreau, directeur adjoint compétitivité et transition écologique à LCA - © D.R.

Référence agro : LCA est-elle impliquée dans la réflexion actuelle sur l'affichage environnemental ?

Benjamin Perdreau : Nous sommes présents dans le comité des parties prenantes mis en place par le Gouvernement. Chez LCA, je suis en charge de la partie méthodologie et ma collègue Nathalie Blaise, des aspects liés au visuel de l’affichage à proprement parler. Au delà du suivi des travaux du comité, nous réfléchissons à la meilleure manière d’accompagner les coopératives le moment venu. Nous aimerions préparer un guide spécifique pour l’écoconception, notion au cœur de l’affichage environnemental. Et pourquoi pas, dans un deuxième temps, aller plus loin que l’outil de base proposé par le Gouvernement, qui devrait fonctionner par catégorie de produit. Tous les laits, les tomates, les steaks hachés… n’ont pas la même empreinte environnementale. Il sera intéressant de le faire apparaître.

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« L’affichage environnemental, encore flou quelques mois avant son application », Benjamin Perdreau, LCA - © D.R.
« L’affichage environnemental, encore flou quelques mois avant son application », Benjamin Perdreau, LCA - © D.R.

Différentes propositions de visuels, soumises aux parties prenantes de l’affichage environnemental.[/caption]

Les coopératives seront-elles prêtes à s’approprier l’affichage environnemental ?

B.P. : À ce stade, on parle d’une application à 2023, dans un cadre volontaire. Cela laisse peu de temps pour se préparer. Et encore faudrait-il savoir de quoi il retourne précisément, car l’essentiel reste à construire. Toutes les coopératives ne sont pas forcément au fait du cheminement de cette démarche. Il faut commencer par là, informer et faire de la pédagogie. Celles qui sont au courant se posent beaucoup de questions. Notamment celle du coût : pour réaliser une ACV, il faut investir 8 à 10 000 € par référence. Qui devra les prendre en charge ? La modification des packagings demandera de l’argent et du temps. À un an du lancement de l’échéance, il reste beaucoup d’incertitudes.

Quelles sont les prochaines étapes ?

B.P.  : Nous avons eu un comité des parties prenantes dans l’été. C’était la première initiative du Gouvernement depuis février. Il nous a été demandé de se prononcer sur différents visuels possibles. Nous avons joué le jeu avec un groupe de travail dédié au sein de LCA, et répondu courant septembre. Sans retour à cette heure. Le Gouvernement et l’Ademe semblent fonctionner davantage en vase clos et impliquent moins le secteur, voire plus du tout, alors que c’était le cas jusqu’alors. C’est prendre le risque de surprendre les filières. Le récent tweet de Bérangère Couillard évoquant le fait « d’engager des réflexions sur l’Eco-score », par exemple, nous a pris de court : c’est un des 20 outils proposés, rien n’indiquait qu’il soit plus pertinent que les autres…

♻️💯 « Le consommateur a un rôle clé dans la protection de l’environnement. »

C’est le but de l’éco-score. J’ai réuni des ONG et des associations de consommateurs pour engager les premières réflexions sur les secteurs de l’alimentaire et du textile. 1/2 pic.twitter.com/zliDHXNyBR

— Bérangère Couillard (@BCouillard33) October 17, 2022