L’agronomie au cœur de la stratégie de Lorca pour 2024

Des résultats au rendez-vous malgré un contexte particulier. C’est le message adressé par Alexandre Raguet, le directeur général de Lorca, lors d’une visioconférence organisée le 8 décembre, à l’issue de l’assemblée générale du groupe. Le chiffre d’affaires s’établit à 3,8 M€ au 30 juin 2020 : beaucoup moins que les 6,3 M€ de l’exercice 2018/2019, mais en phase avec les résultats des années précédentes. En termes d’organisation, le groupe a tenu. « Notre pôle agriculture a été peu impacté, nous avons pu préparer les moissons correctement », précise le directeur général. Mais les chiffres de la collecte reflètent les conditions climatiques difficiles de l’automne 2019 et du printemps dernier. « En tonnes déclarés, nous anticipons une baisse de 15 à 20 %, nous tablons donc sur une collecte entre 550 et 600 kt », indique Alexandre Raguet.

Lorca opte pour la vente

La seconde partie de moisson confirmera, ou non, ces projections. D’ici là, le calendrier est bien chargé. En ce qui concerne la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires, le groupe a fait son choix : ce sera la vente ! « Ces produits ne sont qu’une partie de notre offre, explique Alexandre Raguet. Plutôt que de nous couper de la distribution, nous sommes dans une démarche de renouvellement et d’innovation dans nos gammes. » Le directeur général insiste : l’agronomie sera le gros chantier de 2021. « Les défis environnementaux exigent d’être plus pointus sur ces sujets, nous allons engager des actions de formations de nos techniciens. »

« Pour l’heure, je ne sais pas qui va assurer le conseil stratégique. Avant, nous devions faire des préconisations par écrit sur les usages. Cela relève désormais de la responsabilité de l’agriculteur. L’écart est un peu grand. Si les agriculteurs collent aux doses homologuées indiquées, cette loi aura peut-être l’effet inverse que ce qui était visé. C’est un peu pareil avec les 3R : l’objectif était de rendre les intrants plus cher, mais aujourd’hui de nombreux observateurs craignent un nivellement par le bas. »

Christian Sondag

Président du Conseil d’administration du groupe Lorca

Développer une gamme appro bio

Dans ce sens, Lorca a noué début 2020 un partenariat avec l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie & des Industries Alimentaires (ENSAIA) de Nancy, pour monter la Chaire Bio4solutions. L’objectif est, sur une durée de quatre ans, de développer des solutions agronomiques, adaptées aux spécificités régionales, pour permettre une moindre utilisation d’intrants. Suite à la conversion d’un silo, les premières céréales bio ont été collectées cet été, chez une dizaine d’adhérents. Une quarantaine (sur les 1500 du groupe) sont en cours, ou en étude, de conversion. L’objectif affiché est de développer une gamme appro compatible avec des cultures bio. Dès octobre 2019, le groupe avait par ailleurs lancé la première station de traitement de semences sans produits phytosanitaires. Mais ses responsables restent prudents. « Nous n’en sommes qu’au démarrage, nous nous positionnons avec beaucoup d’agilité sur la filière car les tendances de consommation évoluent très vite, par endroit le marché du bio est déjà saturé, nous nous adapterons en fonction des évolutions », explique Alexandre Raguet.

Un plan stratégique jusqu’en 2024

Le développement du bio n’est cependant qu’un des projets du groupe pour les quatre années à venir. Un plan stratégique « Transform 2024 » a été lancé début 2020. Cinq grands axes le découpent : innovation, digital, RSE, ancrage territorial et performance. L’adaptation des capacités de collecte au changement climatique, la réduction de l’impact environnemental du groupe ou un projet de maraîchage régional font partie des objectifs listés. « Pour l’heure, et malgré la période, l’agenda de nos projets est maintenu », assure le directeur général.

Lorca en chiffres 2019/2020

• CA coopérative : 331 M€ (+ 3 %)
• Résultat net consolidé : 3,8 M€
• CA du pôle agriculture : 255 M€
• Résultat net agriculture : 4 M€