Le Gouessant mise sur le sarrasin
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Le Gouessant souhaite développer une filière sarrasin, 100 % locale, du champ à la crêperie. Les premiers hectares ont été semés en 2022. Si la coopérative ne souhaite pas dévoiler la surface implantée en 2023, elle ne cache pas en revanche ses fortes ambitions sur ce créneau.
Traditionnellement cultivé en Bretagne, le sarrasin fait des émules chez les adhérents de Le Gouessant. Alors que la demande locale des meuniers et des crêperies grandit, la coopérative ambitionne de développer une filière 100 % bretonne : de la production des graines, à celle de farine et de crêpes. Président et directeur général nous avait déjà fait part, en juin 2022, de leur souhait de diversifier les productions. « Les premières parcelles de sarrasin ont été semées au printemps 2022 », confie Jeanne Séronie Doutriaux, responsable du développement des filières pour Le Gouessant. Pour 2023, la sole a augmenté mais la coopérative ne souhaite pas donner de chiffres.
De multiples atouts agronomiques
Jeanne Séronie Doutriaux met en avant les atouts agronomiques de cette culture. « Le sarrasin parvient à se passer de fertilisation et ne nécessite aucun traitement phytosanitaire grâce à son fort pouvoir couvrant, sa résistance aux maladies et sa faible sensibilité aux ravageurs, précise-t-elle. C’est un atout dans les bassins versants où la reconquête de la qualité de l’eau est mise en avant. » Le sarrasin est par ailleurs une plante mellifère, riche en ressources pour les insectes pollinisateurs comme les abeilles. Le Gouessant espère d’ailleurs tisser de nouveaux liens avec des apiculteurs et conseille d’implanter en moyenne quatre ruches par hectare.
Le datura, repéré par drone
Le sarrasin peut être semé une fois le risque de gelée passé, de mai à juin, sur sol réchauffé. Le Gouessant propose plusieurs variétés comme la Harpe ou la Zita, plus précoce. Cette plante à cycle court est récoltée de fin septembre à fin octobre. Un cycle qui coïncide avec celui du datura, une adventice qui contient des substances toxiques. Pour faciliter la lutte, Le Gouessant propose un service de télédétection par drone afin de repérer ces mauvaises herbes indésirables. « Lorsque les conditions s’y prêtent, un fauchage-andainage 5 à 10 jours avant battage peut être intéressant pour gagner en précocité et réduire les impuretés », conclut-elle.