Référence agro

Le président de Vivadour nous en dit plus sur le choix d’une direction « collégiale »

Le | Cooperatives-negoces

Le recrutement du nouveau « directeur de la stratégie et du développement coopératif » de Vivadour aura pris huit mois : le temps nécessaire pour refondre le poste de directeur général. Cette fonction n’existe donc plus. Cinq directeurs se partagent désormais, de façon collégiale, le pilotage de la coopérative, en lien très étroit avec les élus. Le président, Jean-Marc Gassiot-Bitalis, nous explique ce choix.

Monsieur X - © D.R.
Monsieur X - © D.R.

« Suite au départ de Franck Clavier, l’ancien directeur général, en septembre 2019, le conseil d’administration s’est posé cette question : quelle organisation est la plus appropriée pour notre groupe ? La volonté de mettre en place une gestion collégiale, d’impliquer encore plus fortement le comité de direction et les élus, a fait l’unanimité, explique Jean-Marc Gassiot-Bitalis, président de Vivadour. Voilà pourquoi nous avons choisi de recruter un directeur de la stratégie et du développement coopératif, qui officiera aux côtés des quatre autres directeurs déjà en place : administratif et financier ; pôle céréales, légumes et productions animales ; pôle viticole ; et pôle semences et distribution grand public. Ce choix conforte chaque directeur dans son rôle et rend plus souple la gestion de l’immensité des dossiers pour un groupe multi-activités comme le nôtre. »

Piloter, animer

Nicolas Escamez, directeur de la stratégie et du développement coopératif, a pris son poste le 6 octobre. Parmi ses missions : l’animation du comité de direction. « Il veillera à la bonne transmission des informations à tous les niveaux, précise le président. En lien avec moi-même, il aura également un regard sur l’ensemble des missions et consolidera la stratégie établie. Il aura une activité transverse, une activité d’animation mais aussi de réflexion sur la stratégie générale du groupe… sans pour autant en être le DG ! Nous avons fait le choix d’un jeune, il n’a que 38 ans, mais avec déjà une solide expérience à des postes variés : chez Terrena, Jouffray-Drillaud, InVivo… »

Une feuille de route tracée, ensemble

L’enjeu de cette réorganisation consiste également à être au plus près des adhérents. Vivadour fonctionne déjà en comités de territoire. « Au nombre de trois, ils regroupent chacun 30 à 40 agriculteurs. Pilotés par les trois plus jeunes élus du conseil d’administration, ils sont là pour recueillir, de façon très régulière, les attentes du terrain. Comités de territoire, bureau, comité d’orientation stratégique, commissions métiers… les échanges se veulent fréquents pour une ouverture d’esprit et une écoute renforcées. Bien entendu, chaque directeur reste « maître » des sujets qu’ils supervisent mais pour chaque dossier, la feuille de route sera tracée de façon collégiale. »

Des projets tournés vers l’international

Pour Jean-Marc Gassiot-Bitalis, l’ambition est désormais de créer de nouvelles agrochaînes, entre les différents métiers. « Plusieurs projets sont à l’étude comme par exemple celui de lier la mise en place de cultures, comme la coriandre, à des débouchés industriels. Ou créer une agrochaîne entre le sol et l’environnement pour bâtir des projets de méthanisation. Nous souhaitons aussi développer l’activité du groupe à l’international et gagner des parts de marché, notamment en semences potagères. Et puis, Vivadour reste peu présent sur le marché du bio. Sur ce créneau, la croissance pourrait se faire par acquisitions. »

Pas de rapprochement en vue

Dans le Gers, la rentabilité économique des exploitations en grandes cultures reste compliquée, contrairement aux productions animales, semences et viticoles qui elles, sont contractualisées. « Nous devons proposer des modèles viables aux jeunes agriculteurs qui souhaitent s’installer, poursuit-il. À mon sens, nous sommes à un tournant et Vivadour l’abordera en privilégiant des partenariats coopératifs ou privés. »