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Le projet Coopeara avance à un bon rythme

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Depuis trois ans, 16 coopératives de la région Auvergne-Rhône Alpes travaillent avec la chambre régionale, les instituts techniques et un équipementier au projet Coopeara. Ce programme de production de tourteaux locaux pour l’alimentation animale et d’huiles végétales pour l’alimentation humaine avance à un bon rythme.

Le projet Coopeara avance à un bon rythme
Le projet Coopeara avance à un bon rythme

Au cœur du projet Coopeara (1), trois usines de trituration portées par 16 coopératives de la région Auvergne-Rhône Alpes. « L’enjeu est de réduire les importations de tourteaux de soja, de colza et de tournesol, et de les produire localement, pour nourrir les cheptels de nos territoires », rappelle Patrick Dumas, président de La coopération agricole ARA qui pilote le projet. Quelques chiffres : une collecte de 70 000 tonnes de grains, pour une production attendue de 45 000 tonnes de tourteaux et plusieurs millions de litres d’huile pour l’alimentation humaine.

Passer de 95 à 60 % de tourteaux de soja importé

Alors que l’usine de Nutralp, portée par Bresse Maconnais, Capdis et Jura Mont Blanc, a lancé sa production de tourteaux en mars 2024, celle de l’union de coopérative Ucal fonctionne depuis deux ans. Toutes deux triturent colza, soja et tournesol : 15 000 t pour Nutralp avec un objectif à terme de 20 000 t, et 30 000 t actuellement pour l’Ucal qui, d’ici à deux ans, devrait atteindre 50 000 t. Quant à l’usine d’Oxyane, elle devrait voir le jour en 2025 avec un objectif de 25 000 t de graines de soja triturées. « Aujourd’hui, 95 % des tourteaux de soja utilisés dans la région proviennent des importations, notamment d’Amérique du Sud, rappelle Yannick Dumont, président de la coopérative Jura Mont Blanc, en charge du dossier Coopeara. L’objectif est de rapidement passer sous la barre des 60 %. »

Des essais pour valider les pratiques

D’ici à la fin de l’année, les acteurs du projet se sont fixé plusieurs objectifs. Parmi eux, « mettre en place un réseau d’essais pour identifier les variétés les plus adaptées, sélectionner un réseau de fermes pilote pour démontrer la faisabilité technico-économique de s’approvisionner localement, optimiser les process industriels, tester des produits finis auprès des consommateurs pour savoir comment communiquer sur le 0 % déforestation, le 100 % local… », détaille Yannick Dumont. À terme, dans la région, les surfaces de soja devraient doubler, pour atteindre 30 000 ha, celles de tournesol pourraient augmenter de 4 000 ha et celles de colza sont également attendues en hausse, mais dans une moindre mesure. « Coopeara répond aussi à plusieurs objectifs de la Pac : diversification de l’assolement, diminution des quantités d’intrants utilisés et adaptation des pratiques au changement climatique », précise Patrick Dumas.

L’attractivité des métiers, sujet fort pour LCA Ara

LCA Ara a profité de son assemblée générale, le 12 avril, pour présenter ce projet à ses 125 coopératives adhérentes. « Pour qu’il réussisse, il faut que tous les partenaires aient un intérêt commun, précise Jean de Balathier, le directeur de LCA Ara. Il est important de mobiliser le plus grand nombre. » Parmi les autres sujets évoqués lors de cette journée, le renouvellement des générations et l’attractivité des métiers ; la RSE avec des dossiers importants comme la transition agroécologique et la décarbonation ; et bien sûr, la valorisation des territoires et des filières.

(1) Coopération en protéines et élevages en Auvergne-Rhône-Alpes