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Les coopératives auront besoin de 4,5 milliards d’euros supplémentaires pour décarboner leur activité

Le | Cooperatives-negoces

La Coopération agricole alerte sur les besoins en réindustrialisation du secteur alimentaire, notamment des coopératives, lors d’un point presse le 13 décembre en amont de son congrès annuel. Elle sortira un rapport en janvier 2023.

Les coopératives auront besoin de 4,5 milliards d’euros supplémentaires pour décarboner leur activité
Les coopératives auront besoin de 4,5 milliards d’euros supplémentaires pour décarboner leur activité

« L’industrie agroalimentaire est l’angle mort des pouvoirs publics. Il devient le maillon faible de l’appareil de production », a indiqué Dominique Chargé, président de La Coopération agricole le 13 décembre lors d’un point presse en amont du congrès annuel de LCA. La structure a choisi comme thème « L’industrie alimentaire du futur, c’est maintenant ! », avec un axe sur les besoins en réindustrialisation.  « Alors que les prix dans la production agricole ont augmenté de 12 %, que les marges dans la grande distribution sont en légère hausse, c’est le maillon industriel qui a absorbé l’inflation avec des marges en baisse de 16 %, selon un rapport de l’IGF,  l’Inspection générale des finances, poursuit-il.  Ce secteur est à remettre dans le contexte de la souveraineté alimentaire. »

Décarbonation, des besoins en investissements multipliés par 1,5

Les coopératives agricoles auront des besoins en investissement multipliés par 1,5 sur leurs outils industriels pendant les cinq prochaines années, pour suivre la trajectoire de zéro émission nette en 2035. Soit une enveloppe de 4,5 milliards d’investissements à ajouter aux 9 milliards d’investissements courants sur cinq ans. « L’un des freins principaux est le manque de visibilité des entreprises sur leur marge future », reconnaît le président de LCA.

Un rapport de LCA en janvier

Un rapport réalisé par LCA sur la réindustrialisation de l’appareil de production alimentaire sortira en janvier 2023. Quatre axes stratégiques ont été identifiés : décarbonner, moderniser, attirer et ancrer dans les territoires. Parmi les leviers, celui de la réduction du gaspillage alimentaire, qui doit se faire avec tous les maillons de la filière. Les outils de production doivent également être modernisés. « Nous sommes en retard. L’Allemagne est deux fois plus robotisée », étaye Dominique Chargé.

1,3 million d’emplois non pourvus en 2030

Autre point majeur : le manque de collaborateurs dans les industries agro-alimentaires. 40 000 emplois sont actuellement non pourvus, indique LCA. Un chiffre qui pourrait monter à 1,3 million en 2030. Pour attirer les futurs salariés, LCA prévoit un renforcement des liens avec l’enseignement. Le travail est déjà bien engagé : en trois ans, les contrats d’apprentissage ont augmenté de 47 %.

L’importance des coopératives pour les territoires

Majoritairement situées dans les territoires, les industries agroalimentaires doivent mieux s’intégrer dans leur écosystème en ouvrant leurs usines et en renforçant leurs liens avec la société dans son ensemble, estime LCA. « Un emploi dans nos structures draine dix emplois dans les territoires », ajoute Dominique Chargé. Un chantier d’autant plus nécessaire que, selon le sondage Ifop réalisé pour La Coopération agricole fin novembre 2022, 45 % des Français ont une mauvaise image de l’industrie alimentaire et 66 % ne souhaitent pas d’usine agroalimentaire près de chez eux.