Les Silos du Touch jouent la carte du 100 % soja… et ça marche !
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100 % de l’activité des Silos du Touch est dédiée au soja non OGM destiné à l’alimentation humaine. Une collecte exportée à 95 % dont près de la moitié en Asie. Cette stratégie atypique à l’échelle nationale est confortée campagne après campagne. En 2022, le négoce devrait réceptionner les tonnages de 5000 ha supplémentaires. Paul Bousin, le directeur, nous explique la démarche.
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Paul Bousin dirige le négoce Les Silos du Touch qui, chaque année, collecte entre 35 et 40 000 tonnes de soja, destiné à l’alimentation humaine.[/caption]
À Pouy-de-Touges, en Haute-Garonne, les 25 M€ de chiffres d’affaires des Silos du Touch sont générés grâce au soja. « Une production non OGM destinée à l’alimentation humaine et exportée à 95 % hors de France. 50 % le sont hors Europe, majoritairement en Asie », précise Paul Bousin, le directeur.
Même si le soja reste, à l’échelle régionale, une culture mineure, pas question pour le négoce de faire marche arrière. Bien au contraire ! Un coup d’accélérateur va être donné dès cette année. « En 2022, nous tablons sur une sole de 15 000 ha, contre 10 000 ha en 2021, confie-t-il. Depuis plusieurs années, nous souhaitions augmenter nos surfaces de collecte. La prospection initiée ces dernières campagnes porte ses fruits. » Dès l’an prochain, le chiffre d’affaires pourrait ainsi passer à « 35 ou 45 M€ », pronostique-t-il.
Le soja, un sérieux concurrent au maïs
Le soja reste de loin la culture la plus rémunératrice des exploitations du Sud-Ouest. « Dans un contexte d’envolée des prix de l’azote, bon nombre d’agriculteurs ont décidé d’augmenter la sole dédiée au soja au sein de leur assolement, poursuit-il. Avec un coût d’implantation très faible, 150 €/ha en moyenne, cette culture s’avère être une sérieuse concurrente du maïs qui lui, atteint plutôt 800 €/ha. Le soja est une culture rustique. Avec elle, les agriculteurs ont peu de chance de se tromper. Même si la plupart des producteurs conduisent leur soja en irrigué, de bonnes terres en sec peuvent tout à fait convenir. » Entre 650 et 700 agriculteurs travaillent régulièrement avec Les Silos du Touch, pour une collecte comprise entre 35 et 40 000 tonnes.
1 à 2 M€ investis chaque année dans les outils
Côté capacités de stockage, aucune inquiétude. Même si le volume total de stockage reste confidentiel, Paul Bousin précise : « Nous avons nos propres outils, mais nous nous appuyons également sur ceux de nos producteurs et de plusieurs partenaires, répartis sur l’ensemble de notre territoire qui continue de s’étendre (1). Dans le département des Landes par exemple, la sole dédiée au soja explose. Ces dernières années, nous avons mis les moyens pour absorber une telle hausse de la collecte et du nettoyage des grains. Notre usine de Pouy-de-Touges est équipée d’une unité de nettoyage et de ventilation à la pointe. Entre 1 et 2 M€ sont investis chaque année dans nos outils. Un investissement indispensable pour répondre aux cahiers des charges de nos clients, très exigeants. Pour le marché de l’alimentation humaine, la quête de la qualité et de la pureté est une priorité. Les sous-produits, qui représentent entre 10 et 20 % des volumes selon les années, partent en alimentation animale, en France. »
Aucun courtier, tout se passe en direct
Même si l’activité du négoce tourne autour d’une seule culture, il n’y a pas d’activité saisonnière, comme l’explique Paul Bousin. « Nous livrons d’octobre à octobre. Notre usine de conditionnement travaille même en 3x8. Mon frère Jean s’occupe de la commercialisation. C’est lui qui démarche les futurs clients en direct, partout dans le monde. Nous ne faisons appel à aucun courtier. Les débouchés vers l’Asie sont tels que nous pourrions facilement exporter quatre fois plus. Dans ces pays, le soja est très recherché pour la fabrication de tofu ou de sauce de soja : ces produits constituent en effet la base de leur alimentation. »
Le négoce développe ses propres variétés de soja
Désireux de maîtriser l’ensemble de la chaîne de production, les Silos du Touch possèdent également une activité de semencier. « Nous développons notre propre gamme de variétés de soja, composée aujourd’hui de sept génétiques. Nous sommes à la fois obtenteur, multiplicateur et commerçant. L’enjeu : développer des variétés pour répondre aux contraintes de nos agriculteurs et aux attentes de nos clients de l’aval. » L’activité semences représente actuellement 5 % du chiffre d’affaires. Alors que l’entreprise est encore amenée à se développer, Les Silos du Touch recrutent « à tous les postes », confirme Paul Bousin. Le négoce compte aujourd’hui 26 salariés, dont 6 techniciens.
(1) Haute-Garonne, Gers, Landes, Tarn, Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées