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Logistique, diversification, approvisionnement… Agora revendique la proximité

Le | Cooperatives-negoces

Susciter un sentiment d’appartenance à la coopérative, chez les adhérents. Telle est la mission qu’Agora s’est confiée. Pour ce faire, la coopérative de l’Oise mise sur l’amélioration de ses outils logistiques, une diversification pragmatique et une stratégie d’approvisionnement tenant compte de la trésorerie de l’agriculteur.

Logistique, diversification, approvisionnement… Agora revendique la proximité
Logistique, diversification, approvisionnement… Agora revendique la proximité

Agora tenait, le 13 décembre, son assemblée générale. À cette occasion, le président, Thierry Dupont, et la directrice générale, Agnès Duwer, se sont prêtés au jeu des questions réponses avec la presse. Les dirigeants de la coopérative de l’Oise ont mis l’accent sur le plan Agora 2030, adopté l’année dernière, et qui repose sur cinq axes : agroécologie, orientation marché, engagement adhérent, innovation et partenariat.

Recréer un sentiment d’appartenance chez l’adhérent

« Nous sentons qu’une distance peut se créer entre les adhérents et la coopérative, a pointé Thierry Dupont. Le sentiment d’appartenance à la coopérative, et notre capacité à être attractifs, sont de vrais points d’attention. »  Pour préserver la trésorerie de ses adhérents, la coopérative a pu compter sur ses bons résultats, pour l’exercice 2021/22. « Il s’agit de la deuxième récolte historique du groupe », a précisé Agnès Duwer. Le chiffre d’affaires a augmenté de 37 %, atteignant 361 M€. Cela a permis à Agora de proposer à ses adhérents un contrat avec dépôt de garantie non appelé pour les engrais azotés. « Ce type de contrat leur a permis de ne pas avoir à avancer de trésorerie pour l’achat de leurs fertilisants », a expliqué Thierry Dupont.

Agora mise sur la logistique

Agora mise aussi sur les outils logistiques pour assurer sa compétitivité. « La logistique est au cœur de nos métiers, et nous l’avions presque oublié, tellement cela tournait bien pendant des années, pointe Agnès Duwer. Pour le fluvial, nous sommes en concurrence avec le BTP et les projets du Grand Paris », poursuit la DG. Pour améliorer les compétences logistiques de la coopérative, Agora a recruté une personne chargée de faire un diagnostic de cette activité, tous métiers confondus, et d’identifier les pistes d’amélioration. Enfin, des investissements ont été réalisés depuis 2010 pour augmenter la capacité de chargement des péniches à la Semmap, le port fluvial de Pont Sainte Maxence, exploité par Agora, Valfrance, et l’Ucac. « Nous sommes passés de 200 à 500 t/heure, afin que nos outils soient préférés à d’autres par les opérateurs des péniches. » 42 % du transport de marchandises d’Agora se fait par voie fluviale, et 58 % par la route.

Des pistes de partenariats dans l’aval

La directrice générale et le président ont aussi fait un premier bilan de la feuille de route Agora 2030, lancée en 2021. « Nous étions dans une logique de massification, et aujourd’hui, nous proposons de valoriser des marchés à valeur ajoutée plus importante », estime Thierry Dupont. L’agriculture régénérative est une piste envisagée par la coopérative, les initiatives de l’aval se multipliant : Nestlé pour un projet sur le maïs, Roquette pour les pois à destination de l’alimentation humaine, Budweiser pour de l’orge de brasserie, ou Chanel pour un projet sur le carbone, se sont ainsi faits connaître. « Là où nous devons être prudents, c’est qu’Agora ne doit pas servir de faire valoir à ces entreprises, avance Agnès Duwer. Le mouvement va avoir lieu et il n’y aura pas de machine arrière. Nous étudierons chaque démarche durable pour mesurer, si l’intérêt et la création de valeur sont réciproques. »

Les chiffres de l’exercice 2021/22

- Récolte 2021 : 979 560 tonnes

- Récolte 2022 : 955 000 tonnes

- Chiffre d’affaires : 361 M€ (+ 37 %)

- Résultat net  : 3,5 M€ (+ 17 %)