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Michel Bartolo, directeur général d’Agropithiviers - « Une fonction de directeur, cela s’incarne »

Le | Cooperatives-negoces

Une génération de directeurs est en train de quitter progressivement ses fonctions. Le recrutement d’un successeur, son intégration dans l’entreprise constituent des phases sensibles. Au terme de 32 ans de présence, Michel Bartolo, directeur général d’AGROPITHIVIERS précise les conditions dans lesquelles se prépare son départ, prévu en 2017. Le recrutement de son successeur est lancé. Les prochains mois sont parfaitement cadrés.


Le recrutement de votre successeur est déjà lancé. Votre départ est prévu dans un an. Comment cela va-t-il s’organiser ?

Nous avons décidé avec le conseil d’administration que j’assurerai encore la gestion de l’exercice 2016/17 ainsi que la présentation de l’assemblée générale en décembre 2017. Je serai probablement là jusqu’en juillet 2017 puis surement en pointillés jusqu’à l’AG. Tout dépendra en fait de la date d’arrivée du nouveau directeur. Nous espérons que le choix sera définitif cet été.


Y aura-t-il une période de tuilage ?

Oui mais objectivement, quand on recrute à ce niveau-là, c’est davantage un passage d’informations qui se fait et non un passage de méthodes car sur ce point, chacun a les siennes ! Et je doute que le futur DG ait envie de m’avoir en tandem trop longtemps.


Où en est le recrutement ?

L’annonce est parue mi-avril et le cabinet qui se charge du recrutement a déjà reçu de très nombreuses lettres de candidature. Les ¾ sont d’ores et déjà éliminées : manque d’expérience, connaissance du monde agricole insuffisante… La cellule déléguée pour le recrutement - composée au sein de la coopérative du président, des vice-présidents et du directeur - ne verra qu’entre 3 et 6 candidats. Les candidats en interne, s’il y en a, doivent suivre la même voie.


Pourquoi avoir choisi de passer par un cabinet de recrutement ?

Le cabinet choisi n’est pas spécialisé uniquement dans le recrutement. Il accompagne également les dirigeants dans leur stratégie. Nous avons reprécisé celle d’Agropithiviers et ensuite, le cabinet a rédigé l’annonce afin de cibler au mieux les candidatures. Déléguer cette fonction permet de ne pas être noyé sous de nombreux CV et surtout, de ne pas influencer le choix pour constituer la « short list » si des candidats me sont préalablement connus. Ce n’est pas moi qui serai amené à travailler avec le futur directeur : ce n’est donc pas à moi de décider. J’ai appris au fil des années qu’une fonction de directeur, cela s’incarne : ce n’est pas un objectif en soi. Pour ce poste, un minimum de culture coopérative me semble toutefois indispensable.


Le départ d’un directeur général peut aussi être l’occasion, pour les coopératives voisines, de penser à d’éventuels rapprochements ?

Le conseil d’administration de la coopérative a, en 2013 avec l’arrivée du nouveau président, bâti un plan stratégique jusqu’en 2020. Cela a ainsi été l’occasion, à cette époque, de réaffirmer nos positions.


Quelles ont été pour vous, au fil des années, les principales évolutions du rôle de directeur général ?

Je suis entré à la coopérative il y a 32 ans. Directeur depuis 1997, je constate que le métier s’est complexifié ! Aujourd’hui, un directeur ne peut plus travailler seul. Il doit s’entourer de spécialistes. A l’époque, avec mon directeur, nous gérions tous les dossiers… jusqu’au choix de la marque des pneus pour les camions ! Aujourd’hui, je gère en direct à peine 1/3 des dossiers. La partie réglementaire et sécuritaire - qui n’existait pas à l’époque - est aujourd’hui déléguée et s’alourdit au fil des années. Mon principal travail est, encore pour quelques mois, de préparer les évolutions et d’animer le conseil d’administration pour prendre les bonnes décisions pour l’avenir.