Néolis mise sur les OAD pour gagner des parts de marché

« Plus de 95 % des parcelles de nos clients se situent en zone de captage avec une pression forte autour des enjeux environnementaux, explique d’entrée Bruno Martin, directeur de Néolis. Les agriculteurs sont demandeurs d’innovations, notamment pour piloter la fertilisation azotée, dans un contexte où le prix des engrais a fortement été chahuté ces deux dernières campagnes. Voilà pourquoi, depuis trois ans, nous avons souhaité renforcer notre service dédié aux OAD. L’équipe se compose désormais de trois personnes : Yolann Bergeron, Inès Fillon et Kévin Messeguer. » Un investissement pour développer une offre différenciante vis-à-vis de la concurrence et ainsi, viser des gains de parts de marché.

Deux clichés de biomasse, fin novembre et mi-janvier

Parmi les offres proposées par Néolis, celle de Wanaka (1) pour piloter l’azote via des images satellites. « La fiabilité, la réactivité et la simplicité d’utilisation de cet outil nous ont séduits », précise Yolann Bergeron, technicien service OAD, lors d’une présentation le 13 mars à l’occasion d’une journée Vert l’Avenir dans la Vienne. « Le satellite prend deux clichés, fin novembre et mi-janvier, pour estimer la biomasse de la parcelle, poursuit sa collègue Inès Fillon. Avec les données agronomiques de la culture (variété, précédents…) et en tenant compte du climat, d’incidents éventuels de culture (salissement, dégâts de ravageurs…) nous pouvons alors ajuster le plan de fumure initial, tronçons par tronçons. » Les agriculteurs doivent évidemment être équipés d’un épandeur avec modulation de dose mais comme le souligne Bruno Martin, « tous les nouveaux matériels du marché le sont désormais. »

Un gain moyen de 107 € par ha piloté

En 2022/23, Néolis a piloté plus de 5000 ha de cultures avec Wanaka, sur 103 exploitations : 3000 ha de blé, 1630 de colza et 540 d’orge. « Contre seulement 350 ha, en 2019-2020. L’engouement est réel, constate Bruno Martin. Notre objectif est clair : atteindre rapidement les 10 000 ha, soit le quart des surfaces suivies. Des essais sont prévus sur maïs. En moyenne, sur colza, nous économisons près de 34 unités d’azote par rapport à la prévision initiale, pour un gain de rendement de près de 5 q/ha, soit un gain de 107 €/ha piloté. » C’est Néolis qui négocie directement avec Wanaka. « Nous accompagnons nos clients jusqu’à la mise en place des cartes de modulations sur les épandeurs, précise Yolann Bergeron. Ils apprécient que nous puissions les conseiller à toutes les étapes. » Le coût, pour un agriculteur, oscille entre 8 et 15 €/ha, selon la surface pilotée. Un prix qui tient compte de la cartographie et du conseil par le TC de Néolis.

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Rémy Besnault montre ce qu’il visualise depuis la cabine de son épandeur. Chaque couleur correspond à une dose d’azote épandue différente, par tronçons de 3 m.[/caption]

Une prise en mains rapide et facile

Agro Tech Environnement est une ETA qui gère 20 exploitations, de A à Z. Pour les intrants, elle se fournit chez Néolis et fait partie de ceux qui utilisent Wanaka. « J’ai franchi le pas il y a deux ans, suite à l’envolée du prix de l’azote, confirme Rémy Besnault, co-gérant d’Agro Tech Environnement. C’est un outil facile à prendre en mains, simple d’utilisation même pour des grosses surfaces et qui génère de réels gains. Tous les blés et colzas que je suis, soit près de 1200 ha, sont désormais pilotés ainsi. Au début, cela fait un peu peur de suivre les conseils, parfois drastiques, de réduction de doses. Je ne cache pas que j’ai fait quelques tests mais au final, aucune différence de rendement entre la dose conseillée par Wanaka et celle appliquée « avant » ! Donc désormais, je fais totalement confiance à l’outil. La gestion des « grosses » surfaces est simple et la réception des cartes, rapide. »

(1) Wanaka, c’est 100 partenaires en France, 40 % de PDM du pilotage de l’azote en France et près de 300 000 ha pilotés en 2023.

Néolis en chiffres

• Création en 2011
• Chiffre d’affaires de 132 M€ en 2022, 92 M€ en 2023 (dont 47 M€ en appro, réalisés à 40 % avec les engrais)
• 23 sites
• 58 salariés sont 20 conseillers : 15 en productions végétales et 5 en productions animales
• Collecte de 208 000 tonnes en 2023, dont la moitié en blé
• Capacité de stockage de 150 000 tonnes