Perret SA lance son groupe 30 000 en viticulture

« C’est un projet concret, utile et en plus c’est gratuit ! » Mercredi 24 février à Tresques, Eric Martin, arboriculteur en bio et gérant d’EAS Conseil Agro, doit convaincre. Face à lui huit viticulteurs pressentis par le négoce Perret pour former le premier groupe Ecophyto 30 000 porté par l’entreprise. « Le choix des producteurs s’est fait en fonction des pratiques, de l’historique de la relation entre leurs domaines et le négoce, mais aussi de la proximité avec le siège pour faciliter les échanges , explique Daniel Léon, directeur commercial du groupe Perret. Le but est de constituer un noyau dur de producteurs qui présentent un intérêt élevé pour la réduction des produits phytosanitaires - sept d’entre eux sont en HVE niveau 2 ou 3 et un en agriculture biologique - afin de lancer la dynamique et être ainsi le premier acteur privé du Gard à porter un groupe 30 000. » Le sujet est libre. Le négoce a choisi « Fertilité des sols et pratiques agroécologiques en viticulture gardoise  ».

Parler de biostimulants et de biocontrôle

« Il n’y a pas de contraintes, continue Eric Martin. Nous n’allons pas vous demander de passer en bio : il s’agit de réfléchir et d’élargir nos horizons. » Pour cela, la démarche comprend deux étapes : un état des lieux avec découverte de pratiques pendant cinq mois puis, si le groupe veut continuer, un accompagnement sur deux à trois ans pour opérer la transition. Fosses pédologiques, formations, démonstration de matériel, diagnostics…La première phase est intense et ponctuée d’interventions de spécialistes. « Vous allez avoir la chance de poser toutes vos questions à des professionnels reconnus, il ne faudra pas hésiter », annonce Alain Dourthe, ingénieur agronome et œnologue chez EAS Conseil Agro. Hello Nature ! (Italpollina), Jouffray Drillaud, Gaïago mais aussi Andreux, Symbiose et les laboratoires Teyssier font partie des invités. Echanges, émulation, cas pratiques…La constitution d’un collectif est au cœur de cette première étape, car elle détermine la suite du projet. 

Jusqu’à 100 000 euros de subvention 

« L’idée est ensuite de grouper les achats et les subventions afin d’en faire bénéficier tout le groupe, continue Daniel Léon. Celles-ci peuvent atteindre 100 000 euros pour une vingtaine d’exploitation ! L’Etat est en train de mettre les moyens financiers pour obtenir des résultats duplicables, il faut profiter de cette synergie qui tirera le niveau de tous vers le haut. » Pour cette seconde phase, la constitution d’un GIE ou d’une association sera indispensable. Pour le moment, le groupe Perret prend en charge les 17 400 € du premier volet, correspondant aux frais d’interventions, de diagnostics et d’audit. L’animation est confiée - séparation du conseil et de la vente oblige -  à EAS Conseil Agro. « La région, la DRAAF et l’Agence de l’eau ont été très attentives à la séparation juridique des activités », confirme Daniel Léon. Pour le négoce, ce groupe 30 000 permet de parler de biocontrôle et de biostimulants aux producteurs.

Un outil de communication individuel et collectif

« Intégrer un groupe 30 000, c’est comme la HVE, c’est valorisant », ajoute Eric Martin avant d’être complété par Daniel Léon : « les DRAAF vont très vite identifier les viticulteurs engagés, car l’administration veut communiquer sur la création de ces groupes à l’échelle de la région. Elle regardera de près les bonnes pratiques des participants ! » À la fin de la réunion, sept des huit viticulteurs pressentis se sont engagés pour former le « groupe 30 000 Tresques ».