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PORTRAIT. Aider dans la mise en place de la réglementation, Gaëlle Bernadot, responsable environnement de Vitivista (33)

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La réglementation, Gaëlle Bernadot la connait bien. Après un passage au ministère de l’Agriculture pour accompagner les distributeurs dans l’application des évolutions législatives, elle a franchi le pas en devenant responsable environnement du négoce Vitivista, rayonnant dans le Sud-Ouest. Rencontre avec Référence environnement, dans le cadre de la série des portraits. Référence environnement : Vous avez une formation universitaire et un début de carrière au sein du ministère de l’Agriculture. Comment êtes-vous arrivée chez Vitivista, dans cette mission environnementale ? Gaëlle Bernadot : Effectivement, je suis issue du monde universitaire, avec une spécialisation en biologie des populations et écosystèmes aquatiques. J’ai commencé mon parcours au ministère de l’Agriculture à la Draaf et Fredon Auvergne ainsi qu’à la Draaf Aquitaine. J’ai travaillé sur l’arrêté du 12 septembre 2006 relatif à la gestion des effluents phytosanitaires. Ma mission a été d’accompagner entre autre la distribution agricole dans l’évolution des pratiques en phase avec les changements réglementaires et de cerner leurs attentes. Aujourd’hui, on impose trop la réglementation, comme c’est le cas avec la directive nitrates, sans prendre le temps de l’expliquer à ceux qui devront la mettre en pratique agronomiquement. Je suis alors intervenue auprès de Vitivista. Pour un distributeur, se pencher sur les questions environnementales n’est pas simple, du fait de la présence d’une législation complexe et en évolution. Vitivista a alors pris conscience qu’il lui faudrait une personne entièrement dédiée à cette thématique : j’ai été recrutée en septembre 2008 en tant que responsable environnement, une création de poste. Mon travail consiste à suivre la réglementation, l’expliquer aux commerciaux et apporter des solutions pour les agriculteurs. R.E. : Comment ont évolué les sujets environnementaux ? G.B. : Chez Vitivista, nous devons nous axer sur l’accompagnement du produit phytosanitaire. Au départ, nous sommes partis sur le local de stockage puis le traitement des effluents phytosanitaires en allant jusqu’à la gestion des déchets. La santé est devenue une préoccupation grandissante et nous avons référencé une gamme d’équipements de protection individuelle, EPI. En 2010, nous nous sommes insérés dans le plan Ecophyto en devenant le premier organisme de formation du certiphyto dans le Sud-Ouest. Cette année, au Vinitech, nous avons un partenariat sur le stand Ecophyto dans le cadre d’une démonstration d’un matériel de pulvérisation, que nous distribuons via notre filiale nationale Jade. Nous ne sommes pas positionnés sur les émissions de gaz à effets de serre, ni sur les énergies renouvelables, qui sont des problématiques trop éloignés, pour le moment, des préoccupations des agriculteurs. Essayons déjà de faire évoluer les pratiques liées au phytosanitaire. En dix ans, les générations ont changé, les niveaux d’études sont plus élevés et les exploitants souhaitent aller vers des pratiques plus respectueuses, si cela ne réduit pas leur activité économique. Nous disposons actuellement de résultats pour les amener à changer leurs pratiques en toute sécurité. Si les générations nouvelles sont plus enclin à entendre un discours environnemental, nous arrivons à convaincre tout le monde. R.E. : Comment évolue vos missions ? G.B. : Clairement, vers la qualité de l’eau, avec le renforcement d’actions sur des zones prioritaires comme les captages Grenelles. Il faut que nous nous impliquions davantage sur ces zones où il y a des politiques de zéro pesticides. L’impact des phytosanitaires sur les organismes vivants et l’intégration des produits de biocontrôle vont également nous concerner dans les prochaines années. Nous regardons aussi avec attention les groupements d’intérêt économique et environnemental, GIEE. Ce qui suppose des liens avec les autres acteurs territoriaux du conseil. Il faut également que nous communiquions davantage sur les essais pour prouver à nos agriculteurs qu’il est possible de produire en gérant mieux les intrants et en préservant l’environnement.

  • Vitivista en chiffres
Environ 3000 agriculteurs Chiffre d’affaires de 55 millions d’euros, 110 salariés Grand Sud Ouest (33, 16, 47, 32, 82, 81, 31, 46) Vitivista est un négoce filiale d’Alidad Invest