Premier bilan positif pour les orges, moins bon pour les blés

Val de Gascogne (32) - Denis Mousteau, responsable collecte

« Un bon niveau pour la moisson 2023 des céréales »

« Au 7 juillet, la récolte est terminée à 60 %, toutes cultures confondues. Tous les chantiers avancent à un bon rythme : la moisson des orges est quasi terminée. Au 14 juillet, tout devrait être bouclé. Nous sommes sur une belle moisson, tant en quantité qu’en qualité. Les rendements en céréales oscillent entre 50 et 60 q/ha, avec quelques pointes à 70 ou 80 q/ha. La qualité est également au rendez-vous, sauf pour le blé dur où quelques lots posent question. En cause, les pluies du mois de juin. Pour les mêmes raisons, les PS des blés tendres sont parfois un peu faibles. Les blés améliorants se comportent mieux. Les colzas, qui pèsent à peine 2000 t pour la coopérative, sont moins bons. Les cultures de printemps s’affichent en revanche très belles. »

Cavac (85) - Christophe Vinet, directeur des productions végétales

« En blé tendre, nous attendions au moins 10 à 15 q de plus ! »

« La récolte des orges d’hiver est terminée et les rendements sont excellents. La moyenne devrait avoisiner 75 q/ha avec également une très bonne qualité. En blé dur aussi, le premier bilan est plutôt très satisfaisant. Alors que plus de 50 % des parcelles sont moissonnées, le rendement moyen devrait, lui aussi, approcher les 75 q/ha. En revanche, les blés tendres déçoivent, notamment dans la zone de bocage, alors que le potentiel était énorme. Les coups de chaud et le vent d’Est en juin ont lourdement impacté le rendement final. La moyenne oscille entre 67 et 70 q/ha, avec de fortes hétérogénéités : nous attendions au moins 10 à 15 q/ha de plus ! Les deux tiers des blés tendres sont récoltés : au 14 juillet, tout devrait être moissonné. Déception aussi du côté des colzas qui sont moissonnés aux deux tiers. Beaucoup de maladies, de petits grains, des PS faibles… Les rendements ne devraient pas dépasser 25 q/ha. En revanche, pour les cultures de printemps, et notamment le tournesol, la moisson 2023 s’annonce prometteuse. »

Océalia (16) - Philippe Merle, responsable collecte

« Satisfaction pour les orges, déception pour les blés »

« Dans notre secteur, nous terminons la récolte des orges d’hiver. Le bilan est conforme à nos attentes, voire même un peu supérieur. Nous devrions atteindre un rendement moyen de 69 q/ha, soit 4 q/ha de plus que la moyenne des dernières années. La qualité est, elle aussi, satisfaisante. Pour les orges brassicoles, le taux de calibrage est bien supérieur à celui de l’an passé. En blé tendre, à peine 40 % des parcelles sont récoltées. Le tout premier bilan est que, fort heureusement, les résultats sont bien meilleurs que la campagne passée mais cela s’affiche en revanche en dessous de nos espoirs. Avec 65 q/ha de moyenne, nous devrions être sur le bilan bas de ces cinq dernières années. Là, les chantiers ont été arrêtés à cause de la pluie. Avant cet arrêt, la qualité était correcte avec des PS dans les normes, à 76-77 et des taux de protéines à 11 avec toutefois, beaucoup d’hétérogénéité. Les colzas, moissonnés à 75 %, déçoivent avec des rendements moyens de 27 à 28 q/ha. Déception également pour les blés durs, une nouvelle fois, avec une moyenne inférieure à 60 q/ha. »

Valfrance (60) - Hugues Desmet, responsable collecte

« Des calibrages parfois un peu faibles en orges »

« Au 30 juin, la collecte d’orge d’hiver était terminée. Elle s’est faite sur quatre jours seulement, alors qu’elle s’étale habituellement plutôt sur une semaine et demie. Les quantités sont là. La qualité est plutôt bonne même si le calibrage est parfois un peu faible comme pour la variété Dementiel. La récolte des pois a, elle aussi, été très rapide. Au 7 juillet, la collecte est en pause au sein de la coopérative. Mais le coup de chaud annoncé pour ce week-end devrait finir de faire murir les colzas et les blés. Ce timing est finalement appréciable pour réaliser les transferts logistiques nécessaires. Le gros de la cavalerie est attendu pour la semaine prochaine. En blé tendre, nous espérons atteindre au moins notre moyenne historique comprise entre 84 et 85 q/ha. Mais les premiers bilans des autres régions nous amènent à de la prudence. »

Cérésia (51) - Fabien Fauchereau, conseiller achat céréales

« Bonne qualité des orges d’hiver »

« En orges d’hiver, la tendance se confirme alors que 90 % de la moisson est terminée. La qualité est bonne. Le calibrage se situe entre 80 et 85 % et le taux de protéines, aux alentours de 10,5. Concernant les orges de printemps, on note un retrait qualitatif, avec des qualités limites pour le débouché brassicole. Le taux de protéines s’élève à 9,5 pour un calibrage moyen compris entre 70 et 75 %. La récolte des pois est également bien avancée avec de très grandes variabilités de rendements et parfois, de fortes déconvenues en fonction des terres et de la météo. »

Oxyane (38) - Raphaël Comte, directeur collecte et commercialisation

« Des rendements disparates en blé tendre »

« La collecte des orges d’hiver est terminée à 98 %. Même si le rendement est moyen, notre objectif de collecte, réhaussé de 5 à 6 %, de 60 q/ha est atteint. En revanche, en raison de la météo du mois de juin, le poids spécifique est un peu moins élevé qu’espéré : 60-61, contre 62-63 attendu. Pour le blé, 20 % de la récolte est faite. Nous constatons une forte disparité des rendements pour une même variété. Le rendement, en moyenne, semble bon et un peu plus élevé, de 10 %, par rapport à nos premières estimations. Il est un peu tôt pour parler du poids spécifique. Quant au blé bio, le taux de protéines moyen est bas cette année. Pour le colza, 50 % des parcelles sont moissonnées et, là encore, nous constatons des rendements très hétérogènes, de moyens à bons. »

Cal (54) - Gilles Lassagne, directeur du Pôle végétal

« Des orges, déclassées en fourragères »

« Nous arrivons à la fin de la première semaine de moisson, où nous avons principalement récolté des orges. Ce qui caractérise cette année c’est la sécheresse, et des rendements plus faibles que ce que l’on espérait, de l’ordre de 10 %. La qualité est extrêmement hétérogène, avec des produits à faible calibrage et faible PS. De ce fait, beaucoup de marchandise risque d’être déclassée en orges fourragères. Ce début de moisson a été facile, mais de l’inquiétude demeure quant aux volumes à collecter et sur la suite de la campagne s’il jamais il ne pleut pas. » À titre d’exemple, sur l’exploitation de Stéphane Bregeot, à Maroncourt, adhérent de la Cal dans les Vosges, les rendements d’orges vont de 60 à 70 q/ha avec des PS aux alentours de 60, inférieurs aux autres années, tout comme le calibrage. En revanche, les pailles cumulent qualité et quantité, en étant bien sèches.

Anne Gilet, Julia Landrieu et Virginie Montmartin