Qualité récolte : les premières tendances pour les céréales à paille, colza et protéagineux
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FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia ont publié le 14 août 2024 leurs premières tendances qualitatives pour la campagne culturale 2023-2024. Les volumes de récolte sont estimés à la baisse pour toutes les céréales à paille, les pois protéagineux et, dans une moindre mesure, le colza.
FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia ont publié le 14 août 2024 leurs premières tendances qualitatives pour la campagne culturale 2023-2024. Les volumes de récolte sont estimés à la baisse pour toutes les céréales à paille, les pois protéagineux et, dans une moindre mesure, le colza. Au total, la production céréalière est estimée à 54,8 Mt pour 2024 par Agreste, contre 64,9 Mt en 2023 et 64,4 Mt en moyenne sur 2019-2023.
Blé tendre : un taux de protéine et des indices de chute de Hagberg satisfaisants
- « Les récoltes s’achèvent sur une large partie du territoire ;
- Surface : 4,2 Mha. En raison de l’automne très pluvieux, les surfaces cultivées en blé tendre ont diminué de plus de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale (4,7 Mha) ;
- À l’exception de l’extrême Sud-Est, les rendements sont décevants : 62,4 q/ha (-15,5 % par rapport à 2023, 73,8 q/ha). Ce rendement place 2024 parmi les trois plus petites récoltes de blé tendre des 40 dernières années, selon les données d’Agreste ;
- Production estimée à 26,3 Mt par le Service de la statistique et de la prospective (SSP) (-24 % par rapport à la moyenne 2019-2023, 34,6 Mt) ;
- Les teneurs en protéines sont contrastées selon les régions. La moyenne nationale semble assez proche de celle observée en 2023 (11,6 %) ;
- La récolte s’annonce globalement satisfaisante concernant les indices de chute de Hagberg ;
- En revanche, les poids spécifiques sont très irréguliers sur l’ensemble du territoire, en fonction des pluies et de l’ensoleillement. Les moyennes régionales sont assez faibles sur la moitié est du pays, correctes à bonnes sur la moitié ouest. Un travail approprié du grain par les collecteurs permettra d’améliorer ce critère pour les lots proches du seuil contractuel. »
Blé dur : l’impact du climat contrasté
- « La moisson est quasiment terminée ;
- La situation est contrastée entre bassins de production, mais aussi au sein de chaque bassin :
- Les rendements constatés dans l’extrême Sud-Est sont bons, avec des teneurs en protéines un peu faibles dans certaines situations. Les poids spécifiques, les taux de mitadin et de moucheture sont généralement d’un bon niveau. Dans cette zone de production, seule une partie de Rhône-Alpes est plus contrastée, conséquence des conditions climatiques locales.
- L’hétérogénéité des rendements est très marquée dans le Sud-Ouest mais les poids spécifiques y sont généralement bons, avec des valeurs supérieures à la campagne précédente. Les teneurs en protéines sont irrégulières, d’assez faibles à correctes. Le taux de mitadinage est important dans certains secteurs.
- Dans le Centre, la hausse des surfaces par rapport à l’an dernier permet de compenser partiellement la baisse des rendements. Les teneurs en protéines sont majoritairement correctes. Les taux de mitadinage et de moucheture semblent satisfaisants dans la majorité des cas. Seuls les poids spécifiques sont inhabituellement faibles.
- Dans le Centre-Ouest, les rendements sont très hétérogènes et les teneurs en protéines plus basses qu’à l’accoutumée. Les poids spécifiques sont légèrement plus faibles que ceux de la campagne précédente.
- Production française estimée à 1,19 Mt, en recul de 8,3 % par rapport à 2023 (1,3 Mt). »
Orge d’hiver : critères de qualité corrects pour la brasserie
- « Malgré les conditions difficiles au moment des semis, les producteurs ont pu sécuriser les implantations d’orge d’hiver, notamment dans les territoires brassicoles ;
- Surfaces : 1,2 Mha (-8,8 % par rapport à 2023, ) ;
- Rendements en baisse par rapport à 2023 (58 q/ha contre 71 q/ha, soit -18,8 %) ;
- Production estimée à 7,2 Mt (-26 % par rapport 2023, 9,7 Mt) ;
- Bien que variables selon les territoires, les teneurs en protéines devraient répondre aux attentes des clients dans la majorité des cas, notamment pour le débouché brassicole. Si les poids spécifiques sont faibles, les calibrages des orges brassicoles sont généralement corrects. »
Orge de printemps : de bons calibrages
- Les récoltes sont encore en cours, à cause des pluies ;
- Surfaces : 573 000 ha contre 448 ha en 2023 (+28 %) ;
- Rendement moyen : 56,4 q/ha contre 58 q/ha en 2023 (-2,5 %) ;
- Production estimée à 3,3 Mt (+24,8 % par rapport à 2023, 2,6 Mt). Cette hausse est liée à celle des surfaces, tandis que le rendement serait en repli ;
- Les teneurs en protéines moyennes oscillent entre 9 et 10,5 % selon les régions. Les poids spécifiques sont faibles, mais les calibrages sont d’un bon niveau.
Colza : une très bonne teneur en oméga-3
- « Avec plus de 1,3 Mha récoltés, les surfaces en colza se maintiennent à un niveau similaire à l’année précédente ;
- Rendement moyen : 29,5 q/ha, en deçà de 2023 (32,2 q/ha), la culture a fait preuve de résilience malgré les pluies, grâce à un bon démarrage à l’automne ;
- Production finale estimée autour de 3,9 Mt, en recul de 8 % sur un an (4,2 Mt en 2023) ;
- La qualité globale de la récolte est tout à fait correcte. Les teneurs en huile varient selon un gradient Ouest Est habituel avec une moyenne nationale attendue légèrement sous la tendance pluriannuelle de 43,5 % aux normes. La teneur en oméga-3 serait significativement supérieure de 0,5 à 1 point selon les régions. »
Protéagineux : une récolte de pois d’hiver réduite mais riche en protéines
- Les pluies ont perturbé les semis et réduit les surfaces de pois à 164 000 ha, en recul de 18 % par rapport à 2023 (201 000 ha). Près de 60 % des surfaces en pois d’hiver n’ont pu être récoltées hormis dans le sud de la France. La féverole d’hiver et dans une moindre mesure les pois de printemps, ont mieux résisté aux intempéries ;
- Le rendement moyen national s’établirait autour de 28 q/ha pour les protéagineux pour une production évaluée à 685 000 tonnes selon le SSP. Le rendement moyen s’annonce a priori satisfaisant en féverole (25 q/ha) ;
- Côté qualité, les graines de pois d’hiver qui ont pu être récoltées, plutôt de petite taille, sont très riches en protéines. Pour le pois de printemps et la féverole, les teneurs en protéines s’annoncent plus conformes aux valeurs habituelles."