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Sébastien Graff, DRH d’InVivo « Un projet passionnant, mené sereinement »

Le | Cooperatives-negoces

Trois mois après la signature du rachat de Soufflet par InVivo, Sébastien Graff, directeur des ressources humaines du groupe, fait le point, pour Référence agro, sur la stratégie d’intégration des deux équipes. Les échanges, par métier, ont débuté en janvier. Le programme pour les mois à venir est désormais calé.

Sébastien Graff, DRH d’InVivo « Un projet passionnant, mené sereinement »
Sébastien Graff, DRH d’InVivo « Un projet passionnant, mené sereinement »

Référence agro : La signature de la vente de Soufflet a eu lieu le 9 décembre 2021, les échanges entre les équipes avaient-ils démarré avant ?

Sébastien Graff : Effectivement, nous avions commencé à travailler en amont, dans la mesure de ce qu’il était possible de faire, dans un cadre légal. L’enjeu était de préparer les J1, J30 et J100 après la signature : un programme, propre à InVivo et composé de près de 160 opérations, que nous déclinons à chaque reprise, pour chacun des métiers de l’activité. Toutes les équipes évoluent dans le même schéma. Ce calendrier facilite leur intégration. Nous avions également identifié les métiers qui resteraient indépendants  : le malt chez Soufflet ou le vin chez InVivo, par exemple. Mais aussi ceux qui étaient voués à se rapprocher, comme le trading ou l’agriculture, et ceux pour lesquels il fallait trouver des synergies, pour les fonctions corporate notamment.

R.A. : Très tôt, vous avez évoqué le programme #oser ensemble ? Quel est son objectif ?

S.G. : Ce programme a démarré en début d’année. Il s’articule autour de trois phases  : partager, échanger pour apprendre à se connaître ; repérer les bonnes pratiques pour mutualiser les savoir-faire et enfin, coconstruire le futur projet stratégique du groupe. Tous les métiers se sont, dès le mois de janvier, réunis par spécialité. En février, un sondage, anonyme, a été adressé aux 13 000 salariés du nouveau groupe ainsi formé. Nous avons été surpris par le nombre et la qualité des réponses. 94 % des répondants ont confiance dans la nouvelle direction et croient en ce projet. Nous sentons que nos collaborateurs sont motivés et ont l’envie de se mobiliser. Cela nous porte. Deux grands rendez-vous sont d’ores et déjà programmés avec les équipes : fin mars avec près de 400 salariés, identifiés pour chaque métier pour devenir les ambassadeurs de leurs collègues ; et le 15 juin pour l’ensemble des salariés. Là encore, nous voulons échanger des idées, partager. Nous souhaitons continuer à jouer la carte du « participatif » : mettre l’humain au centre des projets, c’est la marque de fabrique d’InVivo.

R.A. : Vous vous donnez quelle échéance pour caler le contenu du futur projet ?

S.G. : Les échanges entre les équipes devraient se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. Ensuite, nous aurons besoin de trois exercices pour tester et réajuster le contenu de notre nouvelle stratégie. C’est important de se donner le temps. Soufflet et InVivo portent des cultures d’entreprise très différentes : compétences techniques et industrielles pour Soufflet, agilité dans les prises de décision, technologie et innovations pour InVivo. L’idée n’est pas de remplacer l’une par l’autre mais de partager les expériences de chacun pour créer de nouvelles synergies. Un exemple : les relations d’InVivo avec les fonds d’investissement ont déjà été mises à profit pour réaliser une levée de fonds de près de 440 M€ pour l’activité malt de Soufflet.

R.A. : À titre personnel, comment vivez-vous ce rapprochement ?

S.G. : Sereinement, avec enthousiasme et passion. Les journées sont bien remplies mais nous avons, chez InVivo, beaucoup de méthode ! Nous disposons également des équipes et des outils pour absorber une grande quantité de dossiers en même temps. Le secret, c’est aussi de savoir déléguer, de repérer les collaborateurs sur qui on peut s’appuyer. Depuis mon arrivée chez InVivo en 2008, et avant chez Peugeot, j’ai toujours été dans une dynamique de gestion de projet d’entreprise. Certes, la taille de celui-ci est assez importante mais l’enjeu est le même : accélérer la transformation des métiers et créer de la valeur.

R.A : Depuis l’annonce du rachat de Soufflet, avez-vous dû gérer des départs de salariés ?

S.G. : Oui quelques-uns, chez Soufflet, mais ils sont peu nombreux. Les raisons sont, à mon sens, de deux ordres : un changement de style jugé trop important pour certains avec un système managérial qui ne leur convenait plus ; et de l’autre, quelques « incompétents » à qui nous demandions un peu plus de transparence sur leurs activités et qui sont finalement partis d’eux-mêmes. Pour les équipes terrain, aucun problème en revanche. Si, par le passé, les démarches commerciales des deux entreprises se sont nourries de leurs oppositions, chacun a pris conscience qu’il était possible de conserver sa marque de fabrique, ses clients, tout en profitant des solutions techniques de l’autre groupe. Les équipes de Soufflet Agriculture peuvent désormais proposer un panel plus large de solutions de biocontrôle à leurs clients, issues des gammes d’InVivo.

R.A. : Le monde agricole rencontre toujours des difficultés pour recruter. Est-ce également le cas chez InVivo ?

S.G.  : Je dois l’avouer, pas spécialement. InVivo ne souffre d’aucun déficit d’image. Le groupe reste très attractif. La diversité de ses métiers, la transparence de notre communication, la performance de nos résultats n’y sont sûrement pas étrangers. Chaque filiale du groupe dispose de sa propre équipe RH, placée sous ma direction. Chacune est autonome mais toutes fonctionnent sur le même principe. Ainsi, le format du job dating qu’organise Soufflet Agriculture fin mars à Paris a déjà été testé il y a quelques mois par les équipes de Jardiland. Là encore, l’objectif est de faire profiter à tous les métiers des expériences passées réussies.

Le groupe InVivo c’est désormais :

  • 13 000 salariés
  • 10 Mds€ de chiffre d’affaires
  • Une présence dans plus de 38 pays
  • 90 sites industriels dont 59 en France

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