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Rachat de Soufflet par InVivo, les détails de la transaction

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Moins d’un an après l’annonce du rapprochement entre Soufflet et InVivo, la vente a été conclue le 9 décembre, à 14h. InVivo est officiellement propriétaire du groupe Soufflet. Les projets de développement sont déjà nombreux. Stratégies, cessions, changements de direction, investissements… Référence agro vous donne les détails de cette acquisition historique.

Rachat de Soufflet par InVivo, les détails de la transaction
Rachat de Soufflet par InVivo, les détails de la transaction

Soufflet est officiellement filiale du groupe InVivo depuis le 9 décembre. Thierry Blandinières l’a annoncé à la presse, en se réjouissant : « Cette acquisition n’est qu’une étape de notre projet futur ! ». Si le fonctionnement de la nouvelle entité reste à définir, le directeur général d’InVivo, qui devient également président du directoire de Soufflet, a annoncé quelques changements stratégiques pour ce groupe qui pèse désormais plus de 10 milliards d’euros.

Devenir le leader mondial du malt

InVivo compte développer l’activité déjà florissante de malterie de Soufflet. Plus précisément, l’objectif est d’en « doubler la taille d’ici à cinq ans. Nous serons le leader mondial du malt et représenterons 20 % du marché mondial », a indiqué Thierry Blandinières. Pour ce faire, le groupe a établi des partenariats avec le fonds d’investissement américain KKR, le Crédit agricole et la BPI. Les trois entités apportent 440 M€, pour un budget total de 800 M€.

InVivo se sépare de Soufflet Alimentaire

Pour financer ses futurs investissements, InVivo a pris la décision de se séparer de son activité Alimentation, dont le chiffre d’affaires est de 170 M€. Le groupe Avril, qui a mis le développement de la protéine végétale au centre de sa stratégie, et qui possède déjà 25 % de Soufflet Alimentaire, devrait acquérir cette entité. Les deux groupes sont d’ores et déjà entrés en négociations exclusives. L’autorité de la concurrence, qui avait donné un avis favorable au rachat de Soufflet par InVivo, le 22 novembre, devra également statuer sur cette acquisition.

Indépendance de Soufflet vis à vis de l’Union InVivo

Ce ne sera d’ailleurs pas le seul dossier sur lequel l’autorité de la concurrence pourrait être amenée à statuer : à la question de Référence agro sur les possibles rapprochements ou tensions entre Soufflet et les coopératives de l’union InVivo, Thierry Blandinières a répondu : « Il n’y a pas de risque d’intégration verticale entre InVivo et ses membres. L’union a racheté Soufflet, mais Soufflet reste indépendant en tant que négoce ». Dans les faits, aucune cession d’actif n’est possible entre InVivo et une coopérative de l’Union sans réouverture d’une procédure devant l’autorité de la concurrence. « La maison est bien rangée », sourit Thierry Blandinières. De la même façon, Soufflet agriculture reste adhérent de la centrale d’achat Symphonie.

Changement du directoire de Soufflet

Le négoce verra tout de même un changement important dans les mois à venir, avec la restructuration de ses équipes dirigeantes. Michel Soufflet et Jean-Michel Soufflet quittent leurs fonctions. C’est Philippe Mangin, président d’InVivo, qui remplace Michel Soufflet à la présidence du conseil de surveillance, et Thierry Blandinières qui remplace Jean-Michel Soufflet. « Ils nous accompagnent quelques mois mais n’ont plus de mandat officiel » a précisé le DG d’InVivo. « Le directoire sera beaucoup plus opérationnel, il se réunira tous les 15 jours. La première réunion a lieu demain, le 10 décembre, a-t-il détaillé. Nous allons aussi faire évoluer le comité exécutif. Nous verrons comment organiser l’animation des cadres dirigeants. C’est un travail qui débute maintenant et qui durera trois mois. »

Avenir incertain pour l’activité BVP et la vigne

Dans les six mois à un an à venir, devrait aussi être étudié le sort des activités BVP (Boulangerie, viennoiserie et pâtisserie), et de Soufflet Vigne. « Le secteur BVP est sous pression et n’est pas rentable, a indiqué Thierry Blandinières. Il est surcapacitaire, comme la meunerie. Aussi nous nous donnons six mois pour trouver un nouveau modèle. Il va falloir le restructurer, et peut-être qu’il y aura des cessions à faire. » Concernant la vigne, InVivo souhaite prendre un tournant agroécologique fort, et limiter l’utilisation d’intrants de synthèse. « Nous nous posons beaucoup de questions autour de la distribution et de l’évolution de la protection des ceps de vigne. Nous allons réinventer le modèle de Soufflet Vigne, car le système actuel n’est pas un modèle d’avenir. »