Sénalia mise sur les services pour fidéliser ses clients
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Le 6 décembre, Sénalia, exploitant des silos portuaires céréaliers et agro-industriels du port de Rouen, a dressé le bilan de la campagne et s’est projeté sur celle à venir. Les résultats sont en hausse et les investissements logistiques terminés. Le groupe mise désormais sur les services, pour séduire et fidéliser de nouveaux clients.
Le groupe Sénalia avait pour objectif de dépasser les 4 Mt de céréales chargées. C’est chose faite. La campagne 2021/2022 s’est achevée avec 4,05 Mt exportées soit une hausse de 35 %, par rapport aux 3 Mt de 2020/2021. « À plus de 35 M€, le chiffre d’affaires progresse de 7 %, tiré par l’activité Céréales Export », précise Gilles Kindelberger, directeur général du groupe. Des bons résultats qui s’expliquent notamment par le dynamisme des exportations, en fin de campagne, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le ralentissement du commerce de la mer Noire.
La campagne actuelle bénéficie, elle aussi, de ce dynamisme : « Au 31 décembre 2022, 2,4 Mt ont déjà été chargées depuis le mois de juin. Nous prévoyons 4,6 Mt pour le 30 juin 2023, indique le directeur général. Côté logistique industrielle, nous visons 3 Mt, et en avons chargé 1,2 Mt au 31 décembre. Nous tablons sur une croissance totale de 11 % pour Céréales Export et la logistique industrielle. »
60 M€ ont été investis par Sénalia sur les outils logistiques en huit ans
Côté investissements, Sénalia a rénové l’ensemble de son parc de silos, pour un budget de 60 M€ sur huit ans. « C’est la fin des investissements de renouvellement, a déclaré Gilles Kindelberger. Désormais nous nous consacrons à des investissements de croissance, tels que la data ou la diversification de nos services. » En témoigne par exemple l’acquisition en 2021 de GQ Logistics, un entrepôt de stockage vertical par palettes. 40 % des capacités de GQ Logistics sont utilisées par Cargill, leader de l’industrie chocolatière et partenaire de Sénalia, mais le reste est dédié à du stockage non lié aux activités agricoles. « L’objectif est de développer des activités régulières, qui ne sont liées ni aux risques ni à la temporalité agricole », pointe Thierry Dupont, président de Sénalia Union, l’union de coopératives et unions de coopératives.
Un outil de calibrage des orges de brasserie
Ainsi, après avoir rénové ses outils pour être en mesure de gérer d’importants flux, le groupe Sénalia, mise désormais sur la qualité des services proposés à ses clients. Le conseil d’administration, qui se réunira en février, devrait notamment statuer sur la possibilité de créer un outil de calibrage dédié aux orges de brasserie.
De nombreuses difficultés dans les ports et les axes fluviaux
En termes d’acheminement, Sénalia essaie de pousser le fluvial, notamment via l’utilisation de navettes à destination des OS, alors que les barges se raréfient. « Beaucoup de grosses barges ont quitté l’axe Seine pour le bassin Rhénan, regrette Gilles Kindelberger. Nous aménageons le bassin de Saint-Gervais, en Seine Maritime, et poussons pour la formation des bateliers. Il y a une volonté de redensifier l’axe Seine, mais qui ne se traduit pas encore économiquement. » Enfin, Sénalia fait face à des difficultés de chargement au sein du port de Rouen. « Du fait du mauvais entretien du chenal de 11,3 mètres par Haropa, nous avons perdu la capacité de charger entièrement des Panamax, depuis deux ans, déplore le directeur général. Cela représente jusqu’à 12 000 t non chargées par navire, et la nécessité de charger en plusieurs fois, en sachant que chaque mouvement de bateau coûte 15 000 €. D’après Haropa, la situation devrait se résoudre d’ici juin 2023. »