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Les coopératives qui ont choisi la vente ne pourront plus encadrer de groupes 30 000

Le | Cooperatives-negoces

Les appels à projets 2021 pour les groupes GIEE/30 000 sont ouverts jusqu’en juin dans certaines régions. Mais cette année, en raison de l’entrée en vigueur de la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires, le 1er janvier 2021, les structures ayant choisi la vente ne pourront plus accompagner de nouveaux collectifs. Explications.

Les coopératives qui ont choisi la vente ne pourront plus encadrer de groupes 30 000
Les coopératives qui ont choisi la vente ne pourront plus encadrer de groupes 30 000

En lien avec le réseau des fermes Dephy, l’action 4 du plan Ecophyto II prévoit d’accompagner 30 000 exploitations dans leur transition agroécologique. Dans ce cadre, chaque année, les Draaf (Direction régionale de l’alimentation de l’agriculture et de la Forêt) et les agences de l’eau lancent un appel à projet. Objectif : réduire l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Chaque collectif sélectionné choisit ensuite la structure la plus adaptée pour l’accompagner dans cette démarche.

Depuis 2016, les appels à projets sont lancés entre mars et juin, suivant les régions.

25 % des groupes animés par les coopératives

Selon les chiffres recensés sur le site collectifs.agroecologie, lancé notamment par l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) en janvier dernier, un quart des groupes est porté ou animé par les coopératives. Or, depuis le 1er janvier 2021, et la séparation officielle de la vente et du conseil des produits phytosanitaires, une structure agréée pour la vente de produits phytopharmaceutiques ne pourra plus accompagner et conseiller les collectifs d’agriculteurs au sein des groupes 30 000. Un choix pourtant majoritaire au sein de la distribution agricole. « Pour les appels à projet de 2020, les groupes se mettront en place comme prévu. En revanche, pour ceux de 2021, les coopératives ou négoces ayant choisi la vente ne pourront plus porter les projets, mais pourront continuer d’encadrer les groupes déjà existants », explique Lucie Thibaudeau, chargée du suivi de la coordination des groupes 30 000 à l’APCA. Le ministère de l’agriculture ajoute par le biais d’une FAQ sur son site : « Les structures pourront toutefois candidater aux appels à projets GIEE, dans la mesure où leur projet ne portera pas sur l’usage des produits phytopharmaceutiques. »

Actuellement, près de 40 % des projets sont portés par les chambres d’agriculture, 25 % par les coopératives et 10 % par les négoces. Soit un peu plus de 180 groupes portés par les chambres, 110 par les coopératives et 42 par les négoces.

6500 agriculteurs engagés

En 2021, un peu plus de 6500 agriculteurs s’étaient lancés dans la démarche au travers de près de 500 groupes 30 000.  La réduction des produits phytopharmaceutiques concerne tous les agriculteurs mais pourtant, les groupes 30 000 peinent à se développer. « Le côté administratif, assez lourd, ne facilite pas la création des groupes 30 000 », souligne Lucie Thibaudeau.

Fin 2019, pour pousser le déploiement des groupes 30 000, les groupes émergents 30 000 ont été créés. « Les agriculteurs sont accompagnés financièrement durant une année pour structurer un groupe qui pourra être reconnu comme GIEE ou groupe 30 000 l’année suivante », précise-t-elle. En 2020, l’émergence de 180 nouveaux collectifs a été soutenue.