Soufflet poursuit sa dynamique sur l’agriculture de conservation des sols
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Initiée il y a trois ans, l’agriculture de conservation des sols séduit les agriculteurs de Soufflet, dans une logique filière.
Depuis 2020, Soufflet a mis en place une filière d’agriculture de conservation des sols, ACS, avec les Moulins Soufflet et Brioche Pasquier, en partenariat avec Pour une agriculture du vivant, PADV. « Ces utilisateurs de farine soutiennent le changement de pratiques des agriculteurs avec des primes filières couvrant les risques », explique Philippe Vincent, directeur des filières chez Soufflet. Le négoce a démarré avec huit agriculteurs. 30 suivent aujourd’hui la démarche. Deux groupes de 15 agriculteurs vont être formés cette année.
« Une conversion comme le bio »
« Le passage du système conventionnel à l’ACS est une véritable conversion au même titre que le passage du conventionnel au bio, indique-t-il. Trois piliers nous guident : réduire le travail du sol, maximiser les couverts et diversifier les assolements. »
Le prix des crédits carbone pas à la hauteur
Si initialement la pratique était destinée à régénérer les sols, les bénéfices carbone sont des atouts qui séduisent de plus en plus. Mais la rémunération n’est pas encore à la hauteur, estime Philippe Vincent : « Nous arrivons à générer environ un crédit par hectare et par an en grandes cultures, notamment en réduisant la fertilisation. Nous avons évalué le coût du crédit carbone sauvé entre 55 et 60 euros par hectare pour le producteur. Or, avec un prix à 35 à 40 euros, il n’incite pas, pour l’heure, au changement de pratique. Toutefois, beaucoup d’agriculteurs se tournent vers l’ACS pour s’adapter au changement climatique. »
Une centaine de techniciens et technico-commerciaux ont été formés à l’agriculture de conservation pour accompagner les exploitants.