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Stéphane Michel, « Cérèsia, une coopérative familiale et ambitieuse »

Le | Cooperatives-negoces

En marge de la présentation de la stratégie 2027 de Cérèsia, le 18 avril, Référence agro a rencontré Stéphane Michel, son directeur général, arrivé en janvier 2022. Ce dernier est revenu sur ses débuts à la tête de la jeune coopérative.

Stéphane Michel, « Cérèsia, une coopérative familiale et ambitieuse »
Stéphane Michel, « Cérèsia, une coopérative familiale et ambitieuse »

« Ma première mission a été de prendre la mesure de ce qu’est le groupe Cérèsia », estime Stéphane Michel, directeur général de la coopérative champenoise. Arrivé le 1er janvier 2022, il a passé les trois premiers mois à parcourir le territoire, à découvrir la région, les outils de la coopérative, et à rencontrer ses adhérents et ses équipes. Tout au long de l’année 2022, Stéphane Michel s’est également employé à « accompagner le Codir et le conseil d’administration pour définir ses objectifs à cinq ans », relate-t-il. Cérèsia, « jeune coopérative » issue de la fusion de Cerena et Acolyance, est désormais engagée dans une feuille de route visant à développer sa performance.

La guerre en Ukraine s’est déclenchée quelques semaines après l’arrivée de Stéphane Michel

Il a aussi dû faire face, moins de deux mois après son arrivée, au déclenchement de la guerre en Ukraine. Dès mi février 2022, les équipes de Cérèsia s’étaient interrogées sur la possibilité d’un conflit armé en Ukraine, et avaient imaginé les impacts possibles pour la coopérative. « La première question que nous nous sommes posés, c’est comment nous allions financer les appels de marge sur les marchés à terme », explique Stéphane Michel. Ce dernier dispose d’une expérience professionnelle de militaire, un atout pour rester calme et analyser une situation de crise. « Comme nous avions anticipé les risques, cela ne nous a pris que quelques heures, avec nos partenaires financiers, pour disposer des lignes de financement nécessaires », poursuit-il.

Une culture de la coopérative céréalière acquise chez Axéréal

Avant d’arriver chez Cérèsia, Stéphane Michel a passé 22 ans chez Axéréal, où il a occupé diverses fonctions managériales. Cela lui a apporté « la connaissance de l’univers coopératif, particulier, très attachant, mais qui fonctionne avec ses propres règles, précise-t-il. Et d’autant plus, car dans les deux cas, il s’agit de coopératives céréalières. L’accent n’est pas le même au sud et au nord de la Seine, mais je retrouve des similitudes dans les relations avec le conseil d’administration, et dans les attentes des adhérents ».

Mais si Axéréal et Cérèsia partagent de nombreux points communs, la coopérative champenoise se démarque : « les atouts de Cérèsia c’est sa taille, pointe Stéphane Michel. Elle a une influence suffisante pour mener des projets ambitieux, mais elle reste encore d’une taille familiale. Cela lui donne des capacités d’adaptation, de souplesse, d’agilité, propres à des entreprises de taille intermédiaire. Et c’est une taille où nous nous connaissons tous, et ça c’est important. » Le directeur général apprécie de pouvoir être rapidement et facilement au contact des équipes, sur le terrain.

Sortir du « système D »

Mais Cérèsia a aussi « les défauts de ses qualités, pointe Stéphanie Michel. Elle continue à fonctionner comme une PME. Le système D, c’est bien, cela nous permet de tout faire très vite, mais désormais, nous avons atteint une envergure où nous avons besoin d’une excellence opérationnelle. » La feuille de route stratégique de Cérèsia prévoit entre autres un plan de formation interne destiné à l’ensemble des collaborateurs, pour améliorer les process. Le comité de direction s’est plié au jeu en premier, dès novembre 2022.

15 mois après son arrivée, le directeur général de Cérèsia se dit confiant en l’avenir de la coopérative. Si les projets et investissements prévus sont ambitieux, ils sont aussi « atteignables », estime-t-il. Quant aux imprévus, inhérents au monde agricole, il faudra les traiter comme le conflit russo-ukrainien : « en essayant de les anticiper au maximum, et en restant calme, pour prendre les bonnes décisions au bon moment » conclut Stéphane Michel.