Cérèsia présente une ambitieuse feuille de route stratégique
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Le 18 avril, Cérèsia a présenté ses axes de développement stratégiques. Quatre ans après la fusion entre Cerena et Acolyance, qui a vu naître la coopérative, cette dernière compte améliorer ses performances économiques, se protéger des aléas conjoncturels et offrir à l’intégralité de ses adhérents des solutions agroécologiques.
Plus de 260 personnes avaient répondu présentes à l’invitation lancée par Cérèsia, le 18 avril 2023. Les participants, majoritairement des partenaires de la coopérative, s’étaient réunis à Reims pour découvrir la feuille de route stratégique élaborée depuis un an par le comité de direction et le conseil d’administration de la coopérative.
Cérèsia se donne trois axes de développement :
- améliorer sa performance, en faisant durablement passer son EBE de 8,8 M€ à 15 M€
- désensibiliser la coopérative aux effets conjoncturels, par l’apport de valeur ajoutée, via les filiales, et ce faisant, doubler leur EBE, en le faisant passer de 5 à 10 M€
- offrir à 100 % des adhérents des solutions agroécologiques efficaces et performantes économiquement.
L’amélioration de la performance repose sur trois leviers
L’amélioration de la performance de la coopérative passera notamment par la progression de la collecte. Le groupe espère atteindre rapidement 2 Mt, contre 1,8 Mt actuellement et vise 350 000 ha accompagnés en approvisionnement contre 300 000 aujourd’hui. « Pour ce faire, nous allons mettre en œuvre, dès le 1er juillet 2023, un plan d’excellence commerciale, confie Stéphane Michel, directeur du groupe, à Référence agro, en marge de l’événement. Nous allons faire évoluer notre politique commerciale pour la rendre plus simple, plus à l’écoute et mieux adaptée à la concurrence. »
Autre levier d’amélioration de la performance : augmenter le volume de production en filière. Aujourd’hui compris entre 60 000 et 80 000 t, ce volume devrait atteindre 500 000 t d’ici à 2027, selon les objectifs de Cérèsia. Une hausse « ambitieuse mais atteignable », estime Stéphane Michel. « Nous comptons nous développer dans le bio, le bas carbone, le blé CRC, les labels, le blé de force, précise-t-il. Cette année, nous lançons également un pilote blé dur en partenariat avec d’autres coopératives. Cette culture avait disparu, mais compte tenu des évolutions de la génétique, nous testons quelques centaines de tonnes ».
Enfin, troisième levier d’amélioration de la performance : l’optimisation des coûts d’exécution, via une réflexion sur l’évolution des outils industriels, notamment des 141 points de collecte et d’approvisionnement. Cette réflexion devrait aboutir, d’ici la fin de l’année, à un plan chiffré de modernisation du réseau de collecte. « Il est important de noter que nous ne souhaitons pas alléger notre dispositif sur le terrain, précise Stéphane Michel. L’objectif est de maintenir, voire de développer, le nombre de points de collecte, mais d’abaisser les coûts d’exploitation. »
25 M€ d’investissement pour développer les filiales de Cérèsia
Outre ce volet axé sur la performance, Cérèsia souhaite se protéger des aléas du marché. L’une des pistes explorées,le développement de filiales, aujourd’hui au nombre de sept : semences, logistique/engrais, métiers du champagne, négoce élevage, métha ag tech, participation et distribution. « Ce développement peut se faire par croissance organique, mais aussi grâce à de nouveaux métiers », explique le directeur général. Plusieurs réflexions sont menées par la coopérative pour identifier de potentiels marchés porteurs. Un budget de 25 M€ d’investissement est prévu pour ce développement. « Nous n’irons pas investir en dehors de notre territoire, précise Stéphane Michel. C’est une dimension fondamentale de notre politique RSE que de soutenir l’économie locale. C’est également stratégique, parce que cela permet de maintenir des écoles, d’assurer de l’emploi pour les conjoints de nos collaborateurs, et ce faisant, de nous donner la capacité de recruter des talents. »
Le groupe mise d’ailleurs sur la formation interne, et a lancé, en novembre, un plan d’excellence opérationnelle sur trois ans, dont doivent bénéficier tous les métiers. Déployé d’abord auprès du comité de direction, de l’activité semences et de l’administration des ventes, il est étendu à la gestion des comptes agriculteurs et aux silos depuis le début de l’année. « Ce plan, qui s’appuie sur la subsidiarité, va permettre aux équipes d’identifier les problèmes auxquels elles sont confrontées, d’y apporter elles-mêmes des réponses et des indicateurs » explique le directeur.
Développer les offres environnementales
Enfin, Cérèsia compte accompagner l’intégralité de ses 4300 adhérents dans des démarches environnementales. Un sujet sur lequel la coopérative travaille depuis longtemps, que ce soit en robotique, en services, en OAD, etc. « Nous sommes la deuxième coopérative française en surface couverte par Farmstar, avec 90 000 ha » rappelle Stéphane Michel. Cérèsia est également en discussion avec des opérateurs pour développer l’agrivoltaïsme. Elle a réalisé 15 bilans carbone en 2022, et a certifié 120 agriculteurs HVE, à date.
Le plan stratégique constitue un programme ambitieux et chargé, qui « maintiendra les équipes occupées » jusqu’en 2027, a conclu Stéphane Michel.
Cérèsia en chiffres
- Collecte 2022 : 1,8 Mt, dont 1,5 Mt en blé. 20 000 t en bio
- Chiffre d’affaires groupe : 753 M€, dont 13 % réalisés par des filiales. La collecte représente 59 % du CA, l’approvisionnement 30 %.
- Investissements en 2021/2022 : 8 M€
- 4300 adhérents / 700 collaborateurs au sein du groupe