Tereos annonce la fermeture d’une sucrerie dans le Nord, les politiques s’en mêlent

L’annonce, tombée le 8 mars par communiqué, fait amplement réagir. Tereos prépare une réorganisation de son activité industrielle sucrière. À la clé ? Un projet d’arrêt de l’activité sucrière du site d’Escaudoeuvres (Nord) et un projet d’arrêt de l’atelier de distillerie de Morains (Marne). Dans le communiqué, le groupe explique cette stratégie par « des contraintes réglementaires (législatives, sanitaires, environnementales) et économiques qui se traduisent par une réduction durable des emblavements », et « une baisse des engagements coopératifs qui correspond à 10 % des tonnages à partir de la campagne 2023/24 ». La sphère politique n’a pas tardé à s’emparer du dossier.

Bertrand interpelle Fesneau

Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avait d’abord indiqué sur Twitter, le 7 mars, alors que l’information n’était pas officielle, « attendre des clarifications » de la part du président du conseil d’administration de Tereos, Gérard Clay. Le 8 mars, c’est à Marc Fesneau qu’il s’adresse, par courrier. Il interpelle le ministre de l’Agriculture sur la distorsion de concurrence « inacceptable » subie par les betteraviers français liée à la loi biodiversité de 2016, qui les prive des néonicotinoïdes encore autorisés en foliaire dans d’autres États membres. Xavier Bertrand en appelle à une réunion entre les acteurs de la filière, les collectivités territoriales concernées et le ministre, afin que celui-ci « présente ses propositions de sauvegarde de cette filière ».

Fesneau demande à Tereos d’assumer

Le même jour, Marc Fesneau s’est entretenu avec le président de Tereos. Le ministre fait savoir à la presse que selon lui, « Tereos doit assumer ses choix économiques en transparence, et les expliquer […] sans tenter d’en faire porter la responsabilité à l’État ». Il qualifie, de plus, la restructuration industrielle à Escaudoeuvres « d’étonnante », dans une zone de production de betteraves « moins touchée que beaucoup d’autres par la jaunisse en 2020 ». Marc Fesneau affirme enfin avoir demandé aux Préfets concernés de réunir les acteurs locaux « pour examiner la situation ».