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Chez Tereos, la gouvernance évolue, la stratégie économique validée

Le | Cooperatives-negoces

La stratégie de redressement initiée par Tereos en décembre 2020 porte ses fruits. C’est ce qu’ont affirmé ses dirigeants lors d’un point presse organisé le 9 juin. Ils ont insisté sur l’objectif de renforcer la rémunération des coopérateurs, et ont annoncé une refonte de la gouvernance du groupe.

Gwenaël Eliès, directeur financier, Ludwig de Mot, président du directoire, et Gérard Clay, présiden - © D.R.
Gwenaël Eliès, directeur financier, Ludwig de Mot, président du directoire, et Gérard Clay, présiden - © D.R.

Lors d’un point presse organisé le 9 juin, les dirigeants de Tereos ont balayé l’actualité. Il a particulièrement été question des indicateurs économiques du groupe, 18 mois après la réorganisation de sa stratégie globale. La tonalité des propos est plutôt positive, même si le président du Conseil de surveillance Gérard Clay estime qu'une marge de progression existe encore. Parmi les orientations mises en place, le resserrement de l’activité a abouti à plusieurs cessions ou arrêts d’activité, en Roumanie, au Mozambique et en Chine, contribuant à un résultat net en progression à 172 millions d’euros, contre 133 M€ pour 2020/21. Le niveau d’endettement recule, de 2,56 à 2,39 milliards d’euros entre les mois de mars 2021 et 2022. L’objectif reste de passer sous la barre des 2 milliards, pour réengager le groupe sur la voie de la croissance à partir de 2024.

Tereos met en avant la rémunération des coopérateurs

Autre point sur lequel le président du directoire depuis avril 2022, Ludwig de Mot, a lourdement insisté : le choix de miser sur la qualité de la production plutôt que sur les volumes. « La bonne tenue des marchés a favorisé le succès de cette orientation », a-t-il précisé. Dans ce registre, un autre message a été martelé : Tereos ambitionne clairement de renforcer la rémunération de ses coopérateurs. « Pour la saison prochaine, nous proposerons des prix a minima équivalents à ceux de nos concurrents en France », affirme Gérard Clay. « Le marché est chahuté, mais nous avons des atouts à faire valoir, complète Ludwig de Mot. Notamment notre excellence commerciale et notre adaptabilité industrielle. » Une adaptabilité qui pourrait passer par une ré-organisation des sites de productions français, que Ludwig de Mot a qualifié de « envisageable », sans entrer davantage dans le détail.

Recul prévu des surfaces de betteraves sur cinq ans

Lors d’une enquête réalisée cet hiver, Tereos a interrogé ses adhérents, précisément pour réaliser les ajustements logistiques à court et moyen terme. Les surfaces de betterave devraient reculer de 10 % sur cinq ans. « Dans les zones les moins compétitives, certains vont lever le pied sur cette culture, admet Gérard Clay. L’incertitude sur les moyens de lutte contre la jaunisse pèse, en partie. » Selon lui, les adhérents restent malgré tout globalement convaincus que la culture a de l’avenir. Concernant les labels environnementaux, Gérard Clay évoque une augmentation des surfaces de betteraves bio de 750 à 1000 hectares, « mais une demande qui croît lentement ». Quant à la HVE, « pour le moment, la demande n’est pas au rendez-vous ».

Vers la fin du conseil de surveillance

Le dernier point d’actualité mis en avant, concerne la gouvernance de Tereos. Le 23 juin, lors de l’assemblée générale, les coopérateurs se verront proposer une évolution, passant d’un conseil de surveillance à deux instances : un conseil d’administration à neuf membres, plus deux membres extérieurs indépendants, pour traiter des aspects entrepreneuriaux du groupe, et un conseil coopératif comprenant 15 à 18 membres pour gérer la relation avec les adhérents.

  • Tereos 2021/22 en chiffres

Le chiffre d’affaires 2021/22 s’établit à 5,086 milliards d’euros, en hausse de 18 %. Il relève principalement du sucre (36 %) et de l’alcool/éthanol (22 %). Concernant la production betteravière, 16,5 millions de tonnes de betteraves ont été transformées, avec une richesse en sucre à 17,3 % en moyenne.