Tour de plaine : les premiers chantiers de récolte entre précocité et signaux rassurants
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Les moissonneuses ont déjà couvert de la surface ! Globalement, les premières moissons 2022 se démarquent par leur précocité. Les organismes stockeurs contactés par Référence agro semblent tabler sur une récolte tout à fait correcte. La qualité, notamment, est incomparable à celle, très décevante, de 2021.
David Meder, directeur terrain, EMC2
« En qualité, c’est le jour et la nuit par rapport à l’année dernière » Meuse, entretien réalisé le 5 juillet.
Michel Zimmermann, responsable d’exploitation céréales, Gustave Muller SAS
« Tous les voyants sont au vert » Haut-Rhin, entretien réalisé le 6 juillet
« Il fait beau et les champs sont magnifiques ! En Alsace, nous en sommes à 30 % de blé récolté. Le taux d’humidité est très bas, à 13 %, et le risque de mycotoxine est inexistant pour l’instant. Le poids spécifique a une moyenne de 78, et le taux de protéine est pour le moment à un petit 12 %. Je pense que nous finirons avec des valeurs correctes, conformes à la moyenne. Les rendements sont hétérogènes, ils varient entre 75 et 90-95 q/ha. Le maïs, la culture principale en Alsace, a pour l’instant un développement optimal, avec pratiquement quinze jours d’avance sur les dates de floraison. Les quelques orages ont été très bénéfiques, et tous les voyants sont au vert. »
François-Maxence Cholat, responsable filières et collecte, Maison Cholat
« Nous pensons atteindre 95 % de blés meuniers »
Isère, entretien réalisé le 7 juillet
« Nous avons fait 70 % de la collecte. Dans certaines zones comme la plaine de Lyon, elle est quasiment terminée, tandis qu’il reste des chantiers en Savoie ou en Isère. La qualité des blés est correcte : le poids spécifique dépasse 76. Nous pensons atteindre 95 % de blés meuniers. Les seuls déclassements que nous pourrions observer sont sur des terres séchantes où la sécheresse du printemps a affecté la qualité. Cela a d’ailleurs également impacté les rendements, qui devraient être en baisse de 20 %. Les colzas atteignent de bons rendements, mais le taux d’huile est légèrement plus bas que l’année dernière. Dans l’ensemble, c’est une assez bonne année, pas exceptionnelle, mais loin d’être catastrophique. »
Jean-Luc Jonet, directeur général, Vivescia
« Les rendements sont fortement hétérogènes, pour toutes les espèces » Marne, entretien réalisé le 7 juillet
« Aujourd’hui nous sommes à 37 % de la collecte. Pour les escourgeons et orges d’hiver, majoritairement brassicoles, la moisson touche à sa fin. Les colzas sont bien avancés, la récolte de pois d’hiver est terminée, et il reste quelques pois de printemps à récolter. En ce qui concerne le blé, qui représente la moitié de nos volumes, nous en sommes à 16 %. Nous avons entre 8 et 10 jours d’avance, et si le temps reste au beau fixe, comme le prévoit la météo, dans une dizaine de jours, nous aurons réalisé au moins 80 % de la moisson. La sécheresse et les semis tardifs ont affecté certaines parcelles, et les rendements sont fortement hétérogènes, pour toutes les espèces. Les rendements des escourgeons vont de 4 à 10 tonnes, les colzas de 3 à 5 tonnes, et les pois d’hiver et de printemps seront en dessous de notre moyenne. Pour les orges de printemps, si le calibrage et la protéine sont élevés, nos agronomes savent que les rendements seront décevants. Cependant, ils estiment que pour les blés, les niveaux de rendements seront dans la moyenne, le poids spécifique autour de 77 et les protéines à 11,5. »
Baptiste Lefèvre, acheteur céréales et oléo-protéagineux chez SAS Vaesken
« Vu la météo, les agriculteurs ne se précipitent pas » Nord, entretien réalisé le 7 juillet
« Notre négoce couvre les zones Flandre intérieure, Flandre maritime, Boulonnais. À cette heure, une moitié des orges d’hiver ont été récoltées. La qualité est tout à fait correcte avec des PS en moyenne à 65, et les rendements également satisfaisants, sans battre des records. Les récoltes d’oléagineux n’ont pas démarré, tout comme celles d’orge de printemps et de blé. Une certaine hétérogénéité est attendue, en fonction des dates et conditions de semis. Les implantations réussies devraient être synonymes de belles récoltes. Si les chantiers ont globalement une semaine d’avance sur la normale, les agriculteurs ne se précipitent pas. La météo à 10 jours étant rassurante ils visent la qualité et attendent donc le moment optimal pour moissonner. »
Bruno Schrijvers, chef marché collecte chez Maïsadour
« Précocité rare pour le maïs et le tournesol » Landes, entretien réalisé le 8 juillet