Récolte 2021, une bonne année selon l’AGPB, mais des risques demeurent
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Après une récolte satisfaisante, l’AGPB a exprimé son soulagement, alors que les céréaliers devraient toucher environ deux smic cette année. La situation est cependant très hétérogène, et des charges importantes devraient peser sur les agriculteurs en 2022.
À l’occasion de la conférence de rentrée de l’AGPB (Association Générale des Producteurs de Blé et autres céréales), son président, Éric Thirouin et son secrétaire général, Philippe Heusele, ont dressé un bilan de la moisson qui vient tout juste de se terminer, avec environ trois semaines de retard. Selon Éric Thirouin, les chiffres sont « encourageants », après « huit ans de disette ».
Selon l’AGPB, 35,5 Mt de blé tendre ont été produites, soit une augmentation de 6,6 Mt par rapport à 2020. Cette hausse s’explique par une augmentation du rendement (7,2 t/ha contre 6,8 t/ha en 2020) mais surtout une hausse de 23 % des surfaces.
Une qualité suffisante pour alimenter les marchés, selon l’AGPB
Si les précipitations ont entraîné des craintes quant à la qualité des récoltes, Éric Thirouin a déclaré : « Grâce au travail de nos collecteurs, nous allons être en capacité de fournir l’ensemble des marchés et des qualités qui nous sont demandées, que ce soit en meunerie, en alimentation animale ou en exportation. »
Selon l’AGPB, les cultivateurs français devraient pouvoir se payer deux smic, après des années à ne percevoir que l’équivalent d’un demi-smic. Ces bons résultats peuvent être imputés aux prix élevés des céréales sur les marchés mondiaux et aux aléas climatiques qui ont frappé de nombreux pays céréaliers concurrents de la France.
Une situation hétérogène et des matières premières aux prix élevés
Mais la partie n’est pas gagnée pour autant : Éric Thirouin a rappelé que si la moyenne nationale de rendements était bonne, la situation restait particulièrement hétérogène : « Il y a eu 5500 ha de surfaces inondés dans la Marne, dont 1900 pas récupérables du tout, pour une perte estimée à 3,7 millions d’euros. Dans l’Aisne, ce sont 10 000 ha qui ont été inondés, dont 2 000 non récoltables. » « La tension actuelle sur les prix nous donne un peu de baume au cœur, mais nous sommes sur un pic, nous en sommes conscients, reconnaît Philippe Heusele. »
Et si le prix des céréales est élevé, c’est le cas de nombreuses autres matières premières, et notamment le gaz, qui entraîne avec lui le secteur des engrais. « Le cours des engrais est en hausse de 25 % et le prix des carburants de 35 %, a estimé Éric Thirouin. » Le président de l’AGPB a également apporté son soutien à la démarche de la Copa Cogeca, qui, dans un communiqué de presse du 6 septembre, exhorte la Commission européenne à lever une taxe antidumping sur les engrais. « L’année 2022 s’annonce élevée en termes de charges », a prédit le président.