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Crise du bio, les préfets chargées d’identifier les fermes proches de la déconversion

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Le dispositif d’aide aux exploitants bio en difficulté, gratifié de dix millions d’euros par le Gouvernement, s’affine. Les préfets de département et de région ont été chargés d’identifier les fermes les plus fragiles. L’objectif affiché est de lutter contre la déconversion.

Élisabeth Borne, la Première ministre, et Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, le 27 février  - © D.R.
Élisabeth Borne, la Première ministre, et Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, le 27 février - © D.R.

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau veut aiguiller au mieux les dix millions d’euros promis par Élisabeth Borne pour les fermes bio frappées par l’actuelle crise du secteur. Dans ce but, il a confié le 23 mars aux préfets de département et de région la mission d’identifier les exploitations les plus susceptibles d’opter pour la déconversion. Le président de la Fnab, Philippe Camburet, confie à Référence agro que les réseaux professionnels locaux  sont également mobilisés (chambres, antennes locales de la Fnab, etc.).

Des critères obligatoires

Certains critères sont posés comme sine qua non par le ministre. En particulier, les fermes aidées doivent justifier d’un taux de revenu dépendant de la production bio supérieur à 80 %. Il ne souhaite pas, non plus, que les agriculteurs touchant des aides à la conversion sur plus de 10 % de leur parcellaire puissent y ajouter les aides de crise.

Identifier les fermes menacées de déconversion

« Le ministère a listé d’autres critères pour faciliter la sélection des fermes, confie Philippe Camburet. Ils sont toutefois indicatifs : les préfets ont la main sur le choix final. » Ainsi, Marc Fesneau préconise de prioriser les exploitations :

  • des filières animales ;
  • travaillant à 100 % en agriculture bio,
  • pratiquant la vente directe, ou bien passant par des distributeurs vendant exclusivement des produits bio ;
  • récemment installées.

Au mieux 20 000 € par ferme, sur trois ans

Selon les premiers éléments communiqués, le montant attribué à chaque exploitation sera plafonné pour rentrer dans le cadre des aides de minimis autorisées par l’UE, soit au maximum 20 000 € par exploitation sur trois ans, « ce qui est insuffisant pour les fermes les plus fragilisées », juge Philippe Camburet.

Quant aux réflexions sur une campagne de communication, dotée de 750 000 € et censée redynamiser la demande, la Fnab explique ne pas avoir été consultée à ce stade. « Il est urgent que le consommateur y voit de nouveau clair sur les atouts du bio, dans un cortège d’allégations durables qui s’étoffe dans la confusion, peste Philippe Camburet. Chaque jour perdu porte un peu plus de préjudice à la filière. »