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SIA 2023, Borne promet 10 M€ pour soutenir le bio, la filière reste insatisfaite

Le | Politique

Le Gouvernement va mettre la main au porte-monnaie pour aider la filière bio. La Première ministre Élisabeth Borne prévoit une enveloppe de dix millions d’euros, a-t-on appris le 27 février. Pas assez, répondent en chœur les représentants du secteur.

Didier Perreol, président du syndicat des transformateurs de bio (Synabio), se dit déçu par les anno - © D.R.
Didier Perreol, président du syndicat des transformateurs de bio (Synabio), se dit déçu par les anno - © D.R.

L’information n’a pas fait l’objet de communication officielle de la part de Matignon à ce stade. Elle n’en a pas moins déjà fait beaucoup réagir. Élisabeth Borne a échangé avec différents acteurs du monde agricole le 27 février, auxquels elle a annoncé son intention de débloquer une aide d’urgence de 10 millions d’euros pour la filière bio. Cette enveloppe s’ajoute aux différentes mesures présentées par Marc Fesneau en décembre. Des représentants de la Confédération paysanne étaient présents. Ils ont immédiatement condamné, dans un communiqué commun avec la Fnab, le Synabio et la Fédération des organisations économiques 100 % bio (Forébio), « un Gouvernement qui méprise la bio ».

« 166 € par agriculteur bio »

Interrogé par Référence agro, le président du Synabio, Didier Perreol, évoque « un pansement sur une jambe de bois ». « Faites le calcul : dix millions d’euros, divisés par le nombre d’agriculteurs bio français, cela revient à 166 € par tête, peste-t-il. Nos voisins allemands, néerlandais, espagnols, prennent des mesures autrement plus conséquentes. Le bio français est abandonné, on s’oriente vers un véritable gâchis. » De son côté, le président de la Fnab, Philippe Camburet, estime que « la filière n’a pas besoin de 10, mais de 150 M€, et ce montant pourrait être prélevé sur les fonds d’aide à la conversion non-utilisés, donc sans nécessité de puiser dans les caisses de l’État… à condition d’avoir une réelle volonté politique ».

La filière attend également davantage de moyens dédiés à la communication en faveur de la filière, auprès des consommateurs, ainsi que « de vrais moyens pour développer le bio dans la restauration collective ». Sur ce dernier point, Élisabeth Borne aurait évoqué une initiative interministérielle pour accélérer l’atteinte de l’objectif de 20 % de bio dans la restauration publique, fixé par la loi egalim et sur lequel la France est en retard.