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Crise du bio, les représentants de la filière insistent pour plus d’accompagnement de l’État

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Face à la crise du bio, les représentants de la filière entendent obtenir une aide substantielle de l’État. Déçus par les annonces faites par Élisabeth Borne, ils comptent bien continuer à plaider leur cause dans les semaines à venir, confie le président de la Fnab, Philippe Camburet, à Référence agro.

Philippe Camburet, président de la Fnab. - © D.R.
Philippe Camburet, président de la Fnab. - © D.R.

La rencontre entre les représentants de la filière bio et le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, au Salon de l’agriculture, a finalement eu lieu le 1er mars. Philippe Camburet, président de la Fnab, décrit une discussion cordiale, mais de vraies divergences de vue. Deux jours plus tôt, l’annonce par Élisabeth Borne d’une aide de 10 M€ pour la filière avait été perçue comme « une forme de mépris » par la Fnab, le Synabio, Forebio et la Confédération paysanne.

Difficile de reverser les fonds d’aides à la conversion

« On nous a laissé entrevoir la possibilité de soutiens supplémentaires, peut-être pour nous rassurer, mais nous restons méfiants », explique Philippe Camburet. À ce stade, l’idée soumise par la filière bio de reverser les fonds d’aides à la conversion non-utilisés en 2023, aux exploitants en difficulté, a été retoquée par le ministre. « Il explique que les mécanismes à mettre en place pour le changement d’affectation de ces fonds demanderait deux à trois ans, rapporte Philippe Camburet. Nous allons insister pour que ce soit initié malgré tout, et pour que ces mécanismes soient opérationnels à l’avenir. »

Les causes de la crise du bio « pas assez claires » selon Fesneau

Quant à la possibilité de débloquer de nouveaux fonds d’État spécifiques pour faire face à la crise du bio, elle est rejetée par le Gouvernement « car la cause de cette crise n’est pas assez clairement identifiée », regrette Philippe Camburet. Dans le cas de la filière betterave, l’interdiction des néonicotinoïdes crée un problème précis, justifiant plus facilement une aide d’urgence, selon Marc Fesneau. La Fnab entend donc mobiliser ses réseaux en région pour remonter les ressorts concrets de la crise du bio dans les jours qui viennent. « Une réunion sera organisée pour orienter les 10 M€ annoncés par Élisabeth Borne, courant mars, ajoute Philippe Camburet. Nous ferons valoir, à nouveau, nos attentes. »