Ecoantibio 3 : le premier appel à projets est ouvert jusqu’au 14 juin 2024
Le
Lancée en novembre 2023, la troisième version du plan Ecoantibio s’attache, comme les deux précédentes, à limiter l’exposition des animaux domestiques et d’élevage aux produits antibiotiques, entre autres. Un premier appel à projet, doté d’un budget de deux millions d’euros, est ouvert depuis le 15 avril 2024 afin de financer des programmes d’action et de recherche.
Dévoilé dans ses grandes lignes à l’automne dernier, le plan Ecoantibio 3 entre désormais dans sa phase opérationnelle. Le 15 avril 2024 marque en effet l’ouverture du premier des cinq appels à projets (AAP) annuels que comptera ce nouveau plan, prévu pour durer jusqu’en 2028. L’annonce a été faite le jour même par Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, lors d’un déplacement au lycée agricole de Mirecourt (Vosges).
Ecoantibio 3 souhaite poursuivre les bons résultats obtenus par les deux précédents volets, ayant permis depuis 2011 une réduction de 52 % de l’exposition des animaux aux antibiotiques, et même 90 % si l’on considère les antibiotiques dits « critiques » (qui ne disposent pas d’alternatives) pour la santé humaine, tels les céphalosporines de troisième et quatrième génération. Cette fois, pas d’objectif chiffré pour les animaux de rente, mais celui de réduire de 15 % l’exposition des animaux carnivores domestiques (chiens et chats). Autre nouveauté par rapport à ses prédécesseurs : la promotion d’un usage raisonné non seulement des antibiotiques, mais aussi des antimicrobiens et des antiparasitaires.
« Agir sur la santé animale permet d’agir sur la santé humaine »
Deux types de projets sont ciblés par l’AAP, disposant d’un budget de deux millions d’euros : « les projets d’action, telle la sensibilisation à la formation des vétérinaires et éleveurs à la problématique de l’antibiorésistance, la rédaction de guides de bonnes pratiques ; les projets de recherche à moyen et long terme, visant une meilleure connaissance des pratiques pouvant induire des résistances aux antibiotiques ou aux antiparasitaires », détaille le cabinet de Marc Fesneau. Les projets sélectionnés viendront compléter les quelque 200 financés depuis 2013, pour un total de neuf millions d’euros.
L’enjeu est de taille : « En France, l’antibiorésistance cause d’ores et déjà 5 000 décès par an. Si nous ne faisons rien, elle pourrait tuer jusqu’à 2,4 millions de personnes entre 2015 et 2050 en Europe, en Amérique du Nord et en Australie », rapportent les conseillers du ministre, s’appuyant sur des projections de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Pour cela, le plan Ecoantibio 3 se concentre sur les antibiotiques utilisés en santé animale. « Ils sont aussi utilisés en santé humaine, les résistances peuvent donc se transmettre de l’animal à l’homme, souligne le cabinet de Marc Fesneau, qui en conclut : « Agir sur la santé animale permet d’agir sur la santé humaine ».
L’AAP se clôturera le 14 juin 2024, avant publication des résultats, en septembre 2024, sur le site du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Un webinaire de présentation sera organisé le 23 avril, de 14 à 15 heures.