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« En 2030, 20 % du gaz sera renouvelable, principalement grâce au secteur agricole », Vincent Jean-Baptiste, GRDF

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Pour GRDF, la méthanisation est un segment stratégique principalement adossé au secteur agricole. Responsable des affaires agricoles au sein de la direction biométhane, Vincent Jean-Baptiste explique à Référence agro comment le distributeur de gaz aborde le travail avec cette filière.

Vincent Jean-Baptiste, responsable des affaires agricoles chez GRDF. - © D.R.
Vincent Jean-Baptiste, responsable des affaires agricoles chez GRDF. - © D.R.

Référence agro : Comment un acteur comme GRDF perçoit-il le secteur de la méthanisation agricole ?

Vincent Jean-Baptiste : Dans le contrat de service public de GRDF, le développement des gaz renouvelables est stratégiquement au tout premier plan. En effet dès 2030, 20 % du gaz consommé en France pourrait être renouvelable en grande partie grâce à la méthanisation. Or celle-ci s’appuie principalement sur les agriculteurs. Si l’on additionne les différents types d’unité auxquelles l’agriculture contribue, cela représente 80 % de la capacité de production des 470 unités injectant aujourd’hui du biométhane dans les réseaux gaziers français. Nous portons naturellement un intérêt particulier à ce secteur.

R.A. : Quels sont vos interactions avec les agriculteurs ?

V.J.-B. : Le rôle de GRDF est l’exploitation du réseau de distribution de gaz. Formulé très simplement, nous sommes responsables des tuyaux. Dans ce cadre, notre premier périmètre est la prestation de service à l’injection, nous aidons les agriculteurs à relier leur unité au réseau de manière économe, efficace. Nous déployons un pôle recherche et innovation dans ce sens. L’objectif est d’accompagner le développement quantitatif de cette filière tout en facilitant ses progrès sur certains aspects qualitatifs, et notamment environnementaux.

R.A. : Les experts GRDF ont-ils un regard sur d’autres chapitres d’un projet de méthanisation ?

V.J.-B. : Pour les agriculteurs, nous sommes un interlocuteur régulier, et nous sommes amenés à aborder des aspects plus amont, liés aux intrants ou au dimensionnement de leur projet. Nous suivons de près également les nouveautés réglementaires. La règlementation ICPE appliquée à la méthanisation a par exemple évolué, courant 2021. GRDF est là aussi pour accompagner la filière dans ces évolutions.

R.A : L’acceptabilité entre-t-elle dans ce périmètre élargi ?

V.J.-B. : Notre statut nous oblige à répondre à toutes les sollicitations, quel que soit le profil du projet ou le statut du client. Et bien évidemment nous sensibilisons systématiquement les porteurs de projet sur l’importance des démarches favorisant l’appropriation locale, dans l’intérêt de tous.