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La Cour des comptes prône un dispositif ICPE plus exigeant pour l’agriculture

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En agriculture, le dispositif des installations classées pour l’environnement, ICPE, « n’est pas à la hauteur des enjeux environnementaux ». C’est le constat formulé par la Cour des compte, qui en appelle à davantage de contrôles, entre autres mesures.

La Cour des comptes prône un dispositif ICPE plus exigeant pour l’agriculture
La Cour des comptes prône un dispositif ICPE plus exigeant pour l’agriculture

Pour la Cour des comptes, le dispositif des installations classées pour la protection de l’environnement, ICPE, appliqué à l’agriculture, n’est pas suffisamment strict. Elle formule ce constat dans un rapport publié le 9 mai. L’instance rappelle que 120 000 installations du secteur agricole, principalement liées aux filières d’élevage, sont classées, soit 20 % du total des ICPE en France. Les auteurs précisent toutefois que ces chiffres sont à prendre avec des pincettes, et pointent du doigt cette première faille : les différents guichets et instances liés au dispositif ne sont pas suffisamment interconnectés pour un suivi global.

Une réglementation ICPE assouplie « en dépit du bon sens »

La Cour des comptes relève une tendance à l’assouplissement de la réglementation ICPE appliquée à l’agriculture ces dernières années, « à la demande de la profession agricole », mais « en dépit du bon sens ». Le rapport épingle également les moyens de l’inspection des ministères chargés de l’agriculture et de l’environnement, « en décalage avec la croissance du nombre d’ICPE, [et qui] ne sont pas à la mesure des enjeux environnementaux ». Actuellement, les contrôles sont concentrés sur les installations soumises à « autorisation » et « enregistrement », pourtant bien moins nombreuses que les installations relevant de la simple « déclaration » (80 % des ICPE agricoles).

Focus sur la méthanisation et le stockage d’ammonitrates

Le document n’oublie pas d’aborder le cas des installations de méthanisation, qui appelle « une vigilance particulière », au regard des 81 incidents et accidents, dont un mortel, recensés entre 2013 et 2020. Un chiffre qui a notamment incité, pour le coup, le ministère de la Transition écologique, à serrer la vis sur le dispositif ICPE appliqué à la méthanisation, en juin 2021.

Autre coup de loupe, sur les dépôts d’engrais à base d’ammonitrates, suite à l’explosion survenue dans le port de Beyrouth en 2020. Une action nationale de contrôle a été conduite en 2021. Une quarantaine de contrôles a été menée en région Grand Est, révélant des non-conformités « sur une minorité de sites », mais aussi la présence de dépôts stockant des engrais en quantité inférieure aux seuils de classement de la nomenclature des ICPE, qui échappent donc à cette réglementation.

Plus de moyens, pour plus de contrôles

La Cour des comptes formule différentes recommandations, à commencer par le fait de donner aux services de contrôle un accès « rapide, complet et gratuit » à toutes les bases de données qui leur seraient utiles. Pour autant, l’amélioration des outils informatiques et la mutualisation des moyens humains ne suffiront pas à assurer une « surveillance satisfaisante des ICPE soumises à déclaration qui constituent la grande masse des installations ». Les auteurs appellent également à un « renforcement des contrôles en rétablissant un régime de contrôles périodiques par des organismes agréés pour certains élevages », et « un meilleur accompagnement des exploitants agricoles », jugés indispensables.