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Engrais, rotation, rendements… les externalités de la méthanisation, vues par les agriculteurs

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Les atouts et faiblesses de la méthanisation sont régulièrement analysés par les opérateurs de la filière, ainsi que par les instituts techniques. À travers une enquête, diffusée début décembre, France gaz renouvelable s’est intéressé à la perception des agriculteurs eux-mêmes.

Engrais, rotation, rendements… les externalités de la méthanisation, vues par les agriculteurs
Engrais, rotation, rendements… les externalités de la méthanisation, vues par les agriculteurs

Afin d’identifier et de qualifier les externalités de la méthanisation agricole, France gaz renouvelable s’est livré à un travail à plusieurs compartiments, rendu public le 5 décembre. En plus d’une étude bibliographique et de modélisations, l’association a réalisé une enquête auprès des premiers intéressés : les exploitants. L’échantillon n’est pas parfaitement représentatif du parc français, avertissent les auteurs du rapport synthétisant cette étude. Les 55 répondants représentent presque 5 % des méthaniseurs agricoles métropolitains, mais la répartition géographique penche vers le Nord, et la puissance des unités concernées est légèrement supérieure aux chiffres français moyens.

Méthanisation et montée en compétence

L’enquête montre que les agriculteurs estiment à 89 % que la résilience de leur exploitation a augmenté. Près d’un tiers des exploitants observent une augmentation des rendements des cultures, qu’ils évaluent à 15 % en moyenne. Ils affirment globalement avoir gagné en compétence en développant leur projet de méthanisation, tout en donnant une meilleure image de leur secteur. Revers de la médaille : deux tiers des sondés estiment avoir moins de temps libre. « La surcharge de travail induite représente en moyenne chez les répondants, 2,2 ETP supplémentaires  », précise France gaz renouvelable.

Autonomie azotée et charges d’épandage en hausse

Pour quatre exploitations sur cinq, l’autonomie azotée a augmenté, une majorité de répondants estimant que celle-ci est passée de moins 25 % à plus de 50 %. « Par ailleurs, 64 % des répondants observent une augmentation des charges d’épandage liée principalement aux volumes d’épandage plus conséquents, à l’investissement dans du matériel spécifique ou au prix du gasoil non routier, précise la synthèse de l’enquête. Ces charges peuvent toutefois être transférées de l’exploitation agricole vers l’unité de méthanisation. »

Rotation diversifiées

Enfin, la mise en place d’une unité de méthanisation se traduit aussi par une augmentation du nombre de cultures sur l’exploitation, dans 85 % des cas, et un allongement de la rotation principale dans un cas sur trois. Le maïs, le seigle et les cultures fourragères sont les gagnants de cette tendance. Les taux de couverture estivale et hivernale des sols sont à la hausse pour la moitié des répondants environ, notamment avec des Cive, et stagnent pour les autres.