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Filière betterave, des signes d’éclaircie se profilent

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Après une année particulièrement difficile, avec entre autres une forte épidémie de jaunisse, la filière betterave-sucre-énergie considère que les perspectives de rebond sont réunies. La Confédération générale des planteurs de betteraves compte notamment sur l’usage dérogatoire des néonicotinoïdes et sur la remontée des cours du sucre. Elle appelle à maintenir les surfaces.

Filière betterave, des signes d’éclaircie se profilent
Filière betterave, des signes d’éclaircie se profilent

“L’année 2020 s’est montrée catastrophique à tous les niveaux, mais les perspectives semblent favorables et devraient permettre aux betteraviers de retrouver du revenu”, a souligné Franck Sander, président de la CGB, Confédération générale des planteurs de betteraves, lors d’une e-conférence de presse organisée le 1er décembre 2020, pour préparer l’assemblée générale du syndicat qui se tiendra le 10 décembre 2020 en visioconférence.

Répondre à l’urgence des trésoreries en difficulté

Avec, entre autres, une arrivée précoce de pucerons et des attaques de jaunisse d’une force encore inégalée, la filière betterave rend compte de rendements historiquement bas, estimés au maximum à 65 t/ha, en baisse de 30 % par rapport à la moyenne quinquennale. Ces baisses de rendement records engendrent, selon la CGB, des pertes financières de 280 M€ pour les betteraviers et une perte de valeur ajoutée comprise entre 600 et 700 M€ pour la filière.

Un engagement du ministre chargé de l’Agriculture permettrait d’indemniser les pertes les plus importantes pour les betteraviers, mais la CGB souhaiterait que le dispositif “de minimis”, qui impose un plafond à l’indemnisation, soit révisé. “C’est un gage de résilience pour notre secteur, a insisté Franck Sander. Les trésoreries des betteraviers sont en grande difficulté et nous devons apporter toutes les garanties possibles pour qu’ils resèment en 2021.”

Néonicotinoïdes : réponse le 10 décembre

Pour 2021, le syndicat compte sur la possibilité d’enrober les semences avec des produits à base de néonicotinoïdes. Cette dérogation, accordée par les parlementaires, est encore en suspens : le Conseil constitutionnel, saisi, doit rendre son avis le 10 décembre.

De quels produits pourront disposer les betteraviers si cette dérogation est finalement possible ? “La réponse dépendra de l’avis de l’Anses, également attendu le 10 décembre, a précisé Pierre Rayé, directeur général de la CGB. Si nous voulons un approvisionnement robuste, mieux vaut compter sur les deux molécules historiques : l’imidaclopride et le thiaméthoxame. Toute la filière est mobilisée pour que les semences puissent être enrobées à temps.”

Des signaux de marché plus positifs

Autre lumière d’espoir pour rassurer les planteurs et maintenir les surfaces en 2021 : les perspectives d’amélioration des marchés. Les cours du sucre remontent et la consommation d’alcool et de bioéthanol est à la hausse.

“Le cours du sucre remonte, le prix de la betterave à 16° va revenir au-dessus des 24 €/t en 2020/21 et progresser encore par la suite, a repris Pierre Rayé. Quant au marché de l’éthanol, c’est notre rayon de soleil. Ce débouché est en développement, il valorise désormais entre 20 et 25 % de nos betteraves. Le biocarburant a le vent en poupe et la consommation de gels hydroalcooliques aussi.”