Guillaume Van de Velde, Ceremis « Seulement un tiers de nos volumes exportés en six mois »
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Le 19 janvier se tenait l’assemblée générale de Ceremis. L’occasion, pour l’union de collecte, de faire un point sur la campagne d’export actuelle, d’évoquer la perspective des JO et ses contraintes logistiques, tout en donnant la parole à différents experts pour évoquer les marchés mondiaux des céréales, notamment russe et ukrainien.
À l’occasion de l’assemblée générale de Ceremis le 19 janvier, son directeur, Guillaume Van de Velde, est revenu sur la dynamique de la campagne d’export actuelle. « En six mois, seulement un tiers des volumes de blé tendre français a été exporté, idem chez Ceremis. Aujourd’hui, le blé français redevient compétitif. Rien qu’en janvier, près de 1,7 Mt de blé tendre ont été acheminées vers la Chine, le Maroc et l’Algérie. Nous avons donc à peine six mois, jusque fin juin, pour assurer la logistique de tout le teste. Un sacré défi ! » Avec les inondations dans le Pas-de-Calais et l’impossibilité d’utiliser les canaux pendant près de deux semaines, le rythme des trajets des camions affecté par le gel et la neige, la gestion des flux reste tendue.
Vers une fermeture de 5 à 6 jours « seulement » de la Seine pendant les JO
En matière de logistique, la circulation des péniches sur la Seine pendant les Jeux Olympiques a bien évidemment été évoquée, d’autant qu’une réunion avec la préfecture d’Ile-de-France avait lieu le matin même. « Nous devrions être fixés mi-février mais cela pourrait être moins pire que ce qui était envisagé à l’origine, confie-t-il à Référence agro. Au final, la fermeture totale de la Seine pourrait être de 5 à 6 jours « seulement », contre 8 à 10 évoqués initialement. » De même, la fermeture des écluses pourrait être plus tardive. Les discussions actuelles semblent avancer dans le bon sens pour que la filière puisse s’organiser au plus vite.
La France, variable d’ajustement sur l’échiquier mondial
Cette journée a également été l’occasion de faire un focus sur les marchés céréaliers russe et ukrainien. Si Jean-Philippe Everling, consultant, a souligné que « les russes ont réinventé le prix moyen de campagne. Comment ? En étant présents tout le temps vers quasiment toutes les destinations. Leur blé est devenu une arme alimentaire stratégique. » Et Jean-François Lépy, DG de Soufflet Négoce by InVivo de préciser que « l’exportation française est, au fil des années, devenue la variable d’ajustement du marché mondial. »
Vendre quand la demande est là
Les intervenants de cette journée ont également souhaité formuler quelques recommandations aux agriculteurs : « vendre quand la demande est là, laisser faire les professionnels de la mise en marché, segmenter les qualités pour répondre à une demande spécifique, en teneur en gluten par exemple, et afficher une réelle volonté politique de présence sur les marchés pour ne pas rester spectateur. » Car même si la récolte prochaine de blé tendre s’annonce en retrait du fait du recul des semis, « il y aura du blé à exporter », confirme Guillaume Van de Velde.
Ceremis commercialise la collecte de cinq coopératives : Agora, Sana Terra, Valfance, Ucara et Unéal, soit près de 3,5 Mt de céréales et l’oléo-protéagineux, dont 75 % de blé.