Dominique Chargé, La coopération agricole, « L’agriculture française, face à de nombreuses incohérences » »
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« La valeur ajoutée est de plus en plus créée à l’extérieur de nos frontières », a indiqué Dominique Chargé, président de La coopération agricole, à l’occasion du Grand Rendez-Vous de la souveraineté, le 18 mai. Invité lors de la première table ronde « Souveraineté alimentaire, avons-nous encore le choix ? », aux côtés de François Bayrou, Haut-commissaire au plan, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, et Sébastien Abis, directeur du Club demeter, il a pointé des incohérences dans lesquelles l’agriculture française est tombée au cours de ces dix dernières années. « Nous exportons des pommes de terre, tout juste de l’autre côté de la frontière, en Belgique dont nous importons ensuite de grandes quantités de chips, a-t-il indiqué. La consommation de tomates transformées a augmenté de 20 % alors que la production a chuté de moitié. »
Le président de La coopération agricole met ainsi en lumière le désinvestissement progressif de l’Hexagone. « Il y a un sous-investissement en France, c’est d’ailleurs une des raisons qui a conduit au recul de la production de volailles. Nous devons réinvestir dans les marchés nationaux et internationaux, avec les transitions agroécologiques et climatiques. Le plan de relance va permettre de se remettre dans la dynamique. Mais nous veillerons à la suite de ce plan qui ne dure que deux ans : c’est une étape qui doit être pérennisée. »
Rappelant que 50 % du poulet est importé et 40 % des vergers ont disparu, il a également insisté sur le « problème de cohérence et de réciprocité des normes » pour les produits importés.