« Je ne regrette pas d’avoir voté contre l’interdiction du glyphosate », Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique
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Depuis le 20 mai, un nouveau Gouvernement est en place. Invitée le 24 mai à l’antenne de France Inter, la nouvelle ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Amélie de Montchalin, a été interrogée sur ses convictions écologiques, et plus particulièrement sur l’épineuse question du glyphosate. Contrairement à sa prédécesseure Barbara Pompili, la ministre récemment nommée a voté, en 2018, contre son interdiction, tout comme le nouveau ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Un choix qu’Amélie de Montchalin assure totalement assumer. « Je ne regrette pas d’avoir considéré que ce sujet était européen. En tant que députée, [j’ai considéré] que nous ne pouvions pas faire cavalier seul, sinon ce sont notre économie, nos producteurs, nos agriculteurs que nous laissons dans la panade. À l’époque, la France s’était battue pour que le glyphosate soit autorisé au maximum pour cinq ans, plutôt que pour dix ans. » Depuis, le président de la République, Emmanuel Macron, a reconnu son échec sur le sujet, notamment dans un entretien au Parisien, en janvier 2022. Par ailleurs, l’autorisation de mise sur le marché du glyphosate, qui doit expirer au 15 décembre 2022, devrait être prolongée au moins d’un semestre, le processus de réévaluation de la molécule ayant pris du retard.
Biodiversité, premiers échanges avec les ONG
Dans le même entretien accordé à France Inter, Amélie de Montchalin a rappelé que la première réunion des ministres, qui s’est tenue le 23 mai au Museum national d’histoire naturelle, a été l’occasion « d’un échange avec les associations qui ont construit le livre blanc sur la biodiversité, pour que nous puissions leur faire un point d’étape sur notre méthode », à savoir : « d’abord agir en européen, puis agir pour ne laisser personne sans solution. Donc oui on fait de la recherche, oui on cherche des alternatives, on fait des investissements. » La parution, le même jour, de l’arrêté suspendant temporairement l’interdiction de broyage et de fauche des jachères en France, n’a néanmoins pas été vu d’un très bon œil du côté des ONG. Dans un communiqué, la LPO estime ainsi que le Gouvernement « renie ses engagements pour la biodiversité ».