Thierry Pouch, Chambres d’agriculture France : « Resituer la hausse de la RPD dans un contexte économique global »

En attendant de savoir quel sort les parlementaires réserveront à la hausse de la RPD prévue dans le projet de loi de finances 2024, le secteur s’interroge sur les conséquences de cette augmentation. « La réaction des producteurs reste difficile à anticiper, estime Thierry Pouch, économiste de Chambres d’agriculture France. Les choix stratégiques des exploitants sont à resituer dans un contexte économique globale. » Il cite notamment la baisse relative du prix des intrants pour la fertilisation, depuis les pics atteints lors de l’attaque de l’Ukraine, à même de compenser en partie la hausse de la RPD… tout en notant que « les tensions actuelles au Moyen-Orient ont provoqué une hausse de 4 % du pétrole en une journée, ce qui pourrait se répercuter rapidement sur le marché du gaz, et donc sur celui des engrais ». D’autres facteurs indirects sont susceptibles de peser : « La fin de la défiscalisation du gazole non-routier pour le secteur agricole, qui aura aussi son influence sur les stratégies », illustre encore Thierry Pouch.

L’économiste n’écarte donc pas un effet d’aubaine qui amènerait les agriculteurs à précipiter leurs achats avant le 1^er janvier et l’entrée en vigueur de la hausse de la RPD, « si les distributeurs ont les stocks ». Mais il rappelle aussi que le mécanisme de l’offre et la demande pourrait inciter les distributeurs à augmenter les prix en cette fin d’année, dans ce cas de figure.