Journée blé dur, la recherche génétique soutenue par les industriels et les agriculteurs
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À l’occasion de la journée blé dur organisée par Arvalis à Orléans, le 6 février, la filière a annoncé le soutien, par les agriculteurs et les industriels, de la recherche génétique. Le ministère de l’Agriculture devrait également se prononcer lors du Salon de l’agriculture.
C’est une année particulière pour le blé dur, alors que 50 % des semis n’ont pas pu être effectués sur la région Ouest. Selon Agreste, les surfaces de blé dur, à l’échelle nationale,pourraient cependant se maintenir à leur niveau de 2023, soit 236 000 ha. L’année dernière, la récolte s’était élevée à 1,2 Mt, son niveau historique le plus bas. Cette année, « le scénario optimiste serait un maintien à ce niveau, estime Yannick Carel, chargé d’études économiques pour Arvalis, lors de la 26e journée de la filière le 6 février à Orléans. Le scénario négatif serait autour de 900 000 t. » La récolte française de blé dur passerait alors pour la première fois sous la barre du million de tonnes.
Participation des agriculteurs et des industriels à la sélection variétale du blé dur
La journée a été l’occasion de présenter la mobilisation de la filière, qui multiplie les projets pour relancer la production de cette céréale en France. L’un des sujets de tension est la recherche génétique, qui n’est pas rentable pour les deux derniers obtenteurs, Florimond Desprez et RAGT Semence. Jean-François Loiseau, fonction, a rappelé que plusieurs acteurs de la filière avaient été reçus en janvier par le ministère de l’Agriculture, pour demander une aide, et que des annonces seront faites lors du salon de l’agriculture, à la fin du mois à Paris. En outre, la Contribution Recherche et Innovation Variétale, Criv, devrait être rehaussée de 15 centimes par tonne, ce qui augmenterait l’enveloppe de la recherche de 180 000 €. : une façon d’augmenter la contribution des agriculteurs à la sélection variétale.
Les industriels pastiers et semouliers ont, eux aussi, annoncé mettre la main à la poche pour soutenir la recherche. Le montant n’a pas encore été dévoilé, ni les modalités de redistribution. « Il s’agira d’une enveloppe déposée pour cinq ans, nous ignorons si elle sera reversée au GIE Blé dur, qui rassemble les semenciers ou s’il s’agira d’une structure à part », indique Matthieu Killmayer, animateur de la filière blé dur pour Arvalis.
Le blé dur, une culture particulièrement adaptée à la région Centre
Parmi les quatre bassins de production français (Centre, Ouest, Sud-Ouest et Sud-Est), la région Centre reste celle qui accueille le plus de surfaces. Alors que la baisse des surfaces atteint 30 % pour la France, elle n’est que de 15 % pour cette région, et les surfaces sont même stables dans le Loiret et en augmentation dans le Loir-et-Cher. « Les principales cultures de la région sont à haute valeur ajoutée : les orges de brasserie, le blé améliorant et le blé dur, pointe Antoine Pissier, gérant du négoce éponyme. Ce sont des cultures qui requièrent une grande technicité et ne s’improvisent pas. Nous avons la chance d’avoir l’irrigation pour maintenir une régularité de rendements, malgré les aléas climatiques. »
Le blé dur subit toutefois la concurrence des blés de force et des blés améliorants. La filière est également à l’écoute des filières naissantes hors des bassins de production. La Normandie, la Bourgogne-Franche-Comté, la Champagne Ardenne sont ainsi des territoires où le blé dur pourrait prendre de l’importance dans les années à venir.