La filière blé dur fait le point sur son plan stratégique Exqualidur
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En ouverture de la journée filière blé dur, qui s’est tenu le 1er février à Toulouse, Bertrand Oudin, directeur de Ceresco, une société de conseil en agriculture, a fait un premier bilan d’Exqualidur. Après une phase de benchmark perturbée par la guerre en Ukraine, les partenaires du plan stratégique vont élaborer un cahier des charges basal et étudier les financements.
La journée filière blé dur, dont la 25è édition se tenait à Toulouse, le 1er février, a été l’occasion de faire un point d’étape sur Exqualidur, le plan stratégique de la filière, annoncé l’an dernier, à la Rochelle. Quatre axes avaient alors été présentés : la contractualisation, la nécessité d’une filière premium, l’agronomie et la génétique, ainsi que le financement de la génétique.
La contractualisation ne concernera pas tous les volumes
Bertrand Oudin, directeur de Ceresco, la société de conseil en charge de la structuration du plan stratégique, avec Intercéréales et Arvalis, a présenté les avancées. Malgré les perturbations liées à la guerre en Ukraine et à l’emballement des cours des céréales, le plan Exqualidur a pu avancer. « Sur la contractualisation, nous avons réalisé un Benchmark de ce qui est fait dans d’autres filières de qualité », a pointé Bertrand Oudin. Des groupes de travail dédiés aux OS, aux agriculteurs et aux industriels ont été mis en place. Les enseignements qui en ont été tirés sont notamment l’intérêt de développer un guide rassemblant les principes de base de la contractualisation, le principe de développement d’une prime blé dur par rapport au blé tendre, et le fait que la contractualisation ne pourra porter que sur une partie des volumes, de l’ordre de 20 à 30 %
Un socle commun de qualité, et un socle plus ambitieux sur le carbone
Sur l’aspect premium, le directeur de Ceresco a rappelé : « Nous aurons du mal à être excellents sur la masse donc il faudra être excellents sur la qualité ». Là aussi, le cabinet de conseil a contacté d’autres filières de qualité pour s’inspirer de leurs pratiques. Un cahier des charges basal sera développé, qui devrait permettre aux opérateurs de répondre facilement aux différents cahiers des charges de qualité. Un socle commun plus ambitieux, tenant compte des enjeux bas carbone, devrait également être réalisé.
La génétique encore limitée en France
Quant à la génétique et à l’agronomie, un sujet traité par Arvalis et non Ceresco, une dizaine de rendez-vous avec les acteurs de la filière ont été organisés, ainsi que deux rendez-vous incluant tous les maillons de la chaîne. Le projet fait consensus sur l’importance de la protéine dans la production de blé dur, et sur les enjeux climatiques qui vont s’accélérer. Le blocage dans le développement de la génétique est notamment d’ordre financier. « Les Programmes d’investissements d’avenir (PIA) ne sont pas les outils les plus adaptés, abonde Bertrand Oudin. Il faut trouver le bon montage multipartenarial. »
Sur le financement de la génétique, Ceresco s’est notamment intéressé à l’utilisation de royalties, en Australie, en Afrique du Sud et en Italie. L’objectif est de s’inspirer de la vitalité de ces pays producteurs de blé dur, où les obtenteurs sont plus importants qu’en France.